guitl
Nombre de messages : 57558 Localisation : PARIS BIEN ENTENDU Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: les non-dits Ven 15 Fév - 15:11 | |
| lu sur "cheela", et comme je ne crois pas aux miracles je pense qu'il s'agit de non-dits mais d'une telle force... (Ma belle-soeur, chrétienne, me dit toujours qu'au cathéchisme on leur expliquait tout par "c'est un miracle"...maintenant c'est la plaisanterie favorite de sa famille). - Citation :
Shalom lekhol harabbanim
Né dans une famille catholique pratiquante voilà presque 7 ans que j'étudie le judaïsme. Après cinq ans d'étude "culturelle", j'ai sauté le pas pour entamer ma conversion auprès du BD de Paris. Tout allait bien, enfin c'est dur mais ce n'est pas nouveau (!!), jusqu'à ce que je discute avec ma mère qui m'a raconté une histoire troublante. Son arrière-grand-mère est venue d'Argentine, ramenant avec elle des "pratiques" juives que ma mère ne connaissait pas encore comme telles : la séparation lait/viande, la "part d'Eliyahou ha-navi"... De plus elle s'appelait Sara, prénom très rare ds un pays particulièrement antisémite. Le problème c'est que sa mère n'est pas juive du tout, c'est son père qui lui aurait transmis cela. J'ai aussi appris qu'elle a refusé de faire baptiser ses filles allant ainsi à l'encontre de sa belle-famille (elle a épousé un catholique). Ses liens étant plus fort avec ma mère, elle lui a souvent parlé d'un pays où nous devions retourner (sans jamais mentionner l'Argentine), elle lui a montré aussi un faux certificat de baptême qu'elle a obtenu pendant la guerre parce qu'elle était recherchée par la Gestapo. Ma mère a été baptisée jeune, dc à son insu, et sa grand-mère lui disait toujours de ne pas "en être fier" parce que c'était quelque chose que l'on ne doit pas faire. J'ai appris par ma mère aussi que j'ai failli m'appeler Abraham, Saul ou Israël mais que non finalement à cause vraisemblablement de la famille de mon père, catholique aussi. De puis que j'ai commencé ma conversion, ma mère commence de pratiquer auss, et elle me dit toujours que "ça lui rappeele" sa grand mère. J'ajoute que j'ai découvert que mon frère avait aussi une passion pour le judaïsme sans que personne ne lui en ai parlé avant, ma mère d'ailleurs aussi.. Ma question est la suivante : dois-je me considérer comme juif ? Ce qui est important pour moi non pas vis à vis du BD car àça ne changera pas mon processus (quoique ?) mais surtout pour savoir si je suis h'ayv des mitsvot et si je peux désormais prier avec un tallith ou non. Désolé du tour personnel de cette question et merci de votre avis toujours aussi éclairé qu'éclairant... Shavoua tov | |
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jacqueline
Nombre de messages : 4755 Age : 88 Localisation : 38300 BOURGOIN JALLIEU Date d'inscription : 18/08/2007
| Sujet: Re: les non-dits Ven 15 Fév - 15:21 | |
| Je suis très touchée par ce récit, et souhaite à ce garçon, ou cet homme, d'être satisfait de la réponse qui lui sera faite. | |
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Joe
Nombre de messages : 744 Age : 62 Localisation : A l'Est d'Eden Date d'inscription : 25/08/2007
| Sujet: Re: les non-dits Ven 15 Fév - 15:44 | |
| C'est une très belle histoire et j'espère que tous les juifs perdus, un jour retrouve très vite leur chemin
Il faudra qu'il prouve par une kétouba sa judaicité ou alors il devra continuer le processus de la conversion.
Il revient de loin et la flamme qu'il a en lui n'a jamais été tout à fait éteinte!!! | |
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guitl
Nombre de messages : 57558 Localisation : PARIS BIEN ENTENDU Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: les non-dits Ven 15 Fév - 16:03 | |
| les rabbins nous enquiquinent avec leur kétouba. Un peu plus je n'allais pas à la syna pour mon mariage, le rabbin Lychée m'avait dit "je te marierai quand même"....moi, j'avais mes deux parents, l'accent yiddich servant de kétouba ; au fait, elle est passée où, cette kétouba? allez la chercher dans les cendres de la Pologne. Mais mon mari? orphelin de la Shoa, il fait comment? son cousin était le copain de déportation du Rabbin Lychée, qui donc connaissait la famille, si le Consistoire avait dit non, on se mariait quand même. Mais tout le monde n'a pas "la chance" d'avoir un cousin déporté avec un rabbin. C'est de la part des rabbins du Consistoire une méconnaissance totale de la l'histoire de la Shoa et de ses conséquences. | |
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georges972
Nombre de messages : 24428 Age : 77 Localisation : Israel Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: les non-dits Ven 15 Fév - 21:52 | |
| Mes parents se sont maries en Hongrie en 1945. Quelques mois apres, ils ont quitte ce pays precipitamment, sans ketouba, sans rien en fait. Je suis ne a Paris.
Lorsque j'ai voulu faire mon aliya, on m'a demande un certificat de judaicite. Je me suis donc presente au Consistoire et j'ai ete dirige vers un rabbin d'origine algerienne. Pour lui, je n'etais pas juif, et le fait que mes parents se trimbalaient avec un blaze tout a fait non-francais ne lui firent pas changer d'avis. De guerre lasse, ce fut la regrettee directrice d'une ecole juive parisienne bien connue qui accepta de porter temoignage.
En Israel, au moment de mon mariage, je dus reproduire ce certificat. Je n'en avais malheureusement pas de copie et l'original etait introuvable dans les dossiers de l'Agence Juive. Je dus donc subir un barrage de questions sur ma famille maternelle. Je me voyais rester celibataire, jusqu'au moment ou je declarais que mon grand-pere maternel etait ne a Nadworno, en Galicie orientale (en Ukraine aujourd'hui). L'un des rabbins presents me demanda de re-preciser son nom et declara qu'il se souvenait de cette famille, etant lui-meme originaire de Nadworno! C'est ainsi que je pus me marier!
Mes enfants n'auront pas de probleme. La ketouba est gardee precieusement par ma femme. | |
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