Un article de Jean-Pierre Bensimon :
« Le 31 décembre dernier, le président présentait ses vœux comme une première contribution aux débats ouverts par l’élection présidentielle, dans lesquels il disait vouloir s’engager « pleinement ». Cette volonté de s’imposer au centre des discussions sur l’avenir du pays avait quelque chose de malsain, à la veille d’une retraite inéluctable, après quarante très longues années de vie publique et 12 ans d’une présidence de la République assez désastreuse. Manigance de cacique de république bananière, obstination du vieillard qui s’agrippe à sa cassette, haine recuite contre son successeur possible Sarkozy,… ? Les français lui faisaient savoir très vite leur sentiment dans un sondage publié quelques jours après (JDD du 7 janvier 2007) 70 % d’entre eux se prononçaient contre son intervention dans la campagne, et 81 % souhaitaient qu’il ne se porte pas candidat, résultats cohérents avec une autre enquête publiée la veille où les trois quarts des français disaient ne pas lui faire confiance.
Cette répulsion compacte, ce rejet dont il n’ignorait rien, n’empêchaient pas Jacques Chirac de se lancer lors des cérémonies des vœux du début d’année dans une incroyable énumération d’activités et de projets nouveaux pour les quelques semaines qui nous séparent de l’élection. Trois grandes conférences internationales (sur le Liban, sur l’environnement et un sommet France-Afrique), trois modifications de la constitution, des textes législatifs sans nombre à examiner d’urgence, mais aussi des projets sur 5 ans, et même 10 ans pour les biocarburants, alors que son mandat expire dans quatre mois.
A l’évidence, cette présence massive dans le champ politique à un moment où la réflexion sur l’avenir du pays aurait du le conduire à s’effacer, a une fonction bien précise, une fonction de confiscation, de brouillage et d’empêchement. »
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Suite de l'article : Objectif Information.
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