Human Rights Watch
http://cf.news.yahoo.com/s/31012008/3/world-droits-de-la-personne-soudan-irak-pakistan-le-triste.html
Dans le rapport mondial 2008 qu'elle vient de publier, Human Rights Watch (HRW) passe en revue la situation des droits de l'homme dans plus de 75 pays. Le Soudan, l'Irak, le Pakistan, la Chine et le Moyen-Orient font partie des zones où les droits de la personne ont subit les violations les plus graves, les plus apparentes ou les plus régulières.
PUBLICITÉ
Le Soudan sans rémission
Au Soudan, la prolifération des groupes rebelles qui s'affrontent entre eux et avec les forces gouvernementales et les forces alliées a rendu la situation encore plus dangereuse pour les civils et pour les travailleurs humanitaires.
En 2007, « toutes les parties en conflit ont commis des atrocités contre les civils », affirme Human Rights Watch dans le chapitre qu'elle consacre au Soudan et au Darfour.
Les parties en conflit au Darfour, région de l'ouest du Soudan en guerre civile depuis près de cinq ans, impliquent les forces régulières soudanaises, leurs alliés, les miliciens arabes des djandjawids et les différents groupes rebelles.
Depuis le début du conflit, 200 000 personnes ont été tuées et 2,5 millions d'autres ont été déplacées.
HRW accuse le gouvernement soudanais d'être le principal responsable du chaos au Darfour en organisant des attaques contre les civils et en refusant de punir les responsables d'exactions.
HRW reproche également à Khartoum son refus de livrer à la Cour pénale internationale (CPI) deux personnes accusées de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Il s'agit d'Ahmed Haroun, ancien secrétaire d'État à l'Intérieur chargé du Darfour et actuel secrétaire d'État pour les affaires humanitaires, et d'Ali Kosheib, un chef de la milice djandjawid.
HRW critique aussi la ligne de conduite adoptée par l'ONU. Elle estime que l'attitude du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est trop conciliante face aux tentatives de Khartoum pour empêcher le déploiement d'une force mixte de l'ONU et de l'Union africaine.
Cette attitude inspire des doutes sur le fait de savoir « si [Ban Ki-moon] fera beaucoup plus de bruit sur les questions qui ont trait aux droits de l'homme », a déclaré Peggy Hicks, une responsable de HRW.
Pas de répit pour l'Irak
En Irak, le bilan n'est pas meilleur. « Les attaques contre les civils menées par les différents groupes insurgés et milices se poursuivent », affirme HRW qui déplore que le « nettoyage confessionnel » de Bagdad par des groupes armés sunnites et chiites se soit poursuivi malgré l'offensive lancée en février 2007 par l'armée américaine.
Selon HRW, c'est une véritable stratégie de la terreur qui a été mise en place. Des attaques ont été organisées dans l'unique but de causer le plus grand nombre de victimes civiles possible et de créer un climat de peur, « en particulier les attentats sur les marchés, les écoles et les lieux de culte », souligne le rapport.
HRW cite l'exemple de l'attentat le plus meurtrier commis depuis le début de la guerre en 2003, qui a tué plus de 500 civils membres de la communauté Yazidi en août dernier, dans le nord du pays.
« L'armée américaine poursuit par ailleurs ses opérations contre les insurgés sunnites et chiites partout dans le pays, faisant un nombre indéterminé de victimes civiles », ajoute HRW.
Une autre conséquence de l'offensive américaine de février 2007 est l'accroissement du nombre de détenus qui engorge la machine judiciaire irakienne.
« Les prisons irakiennes surpeuplées reçoivent ces nouveaux prisonniers avec difficulté, le système judiciaire croule sous les dossiers, entraînant un retour en arrière dans les prisons où les cas d'abus et de torture sont communs », déplore HRW.
HRW ne manque pas d'épingler l'impunité dont jouissent certaines entreprises de sécurité privées actives en Irak, à l'instar de la compagnie Blackwater responsable de la mort de 17 civils en septembre à Bagdad.
Dérive autoritaire au Pakistan
Au Pakistan, le président Pervez Moucharraf a renforcé sa main-mise sur le pays en déclarant l'état d'urgence en novembre, « en suspendant la constitution, en démettant de leurs fonctions les deux tiers des juges du pays, y compris le chef de la Cour suprême, Iftikhar Muhammad Chaudhry », rappelle HRW.
L'état d'urgence a permis à M. Moucharraf de museler les médias et d'accorder à l'armée des pouvoirs de police et judiciaire exceptionnels.
La constitution a été amendée de façon à pouvoir maintenir certaines de ces dispositions après la fin de l'état d'urgence, ajoute HRW.
Une dérive autoritaire a suivi avec l'arrestation de milliers d'avocats, de juges et d'activistes de l'opposition et avec la répression violente de manifestations pacifiques.
Certains détenus ont subi les interrogatoires de l'ISI (Inter-Services Intelligence) et de la MI (Military Intelligence) réputés pour avoir recours à la torture, affirme HRW.
En plus de détentions arbitraires et de torture, HRW accuse le gouvernement pakistanais d'actes d'intimidation, de harcèlement, de censure, ainsi que de discrimination et de mauvais traitement à l'égard des minorités religieuses.
Chine: le prétexte des Jeux
« Les Jeux olympiques de 2008 constituent une occasion historique pour le gouvernement chinois de montrer que les droits de l'homme peuvent être une réalité pour 1,4 milliard de citoyens », estime HRW.
Les jeux sont aussi une occasion unique pour la communauté internationale de faire pression sur les dirigeants chinois pour les inciter à respecter davantage les droits de la personne en Chine.
Mais HRW ne se fait guère d'illusions. L'organisation affirme que, malgré les déclarations des autorités chinoises selon lesquelles les Jeux vont renforcer les droits de la personne dans le pays, « le gouvernement chinois continue de nier ou de limiter les droits fondamentaux des citoyens ».
D'après HRW, l'organisation des Jeux olympiques exacerbe les problèmes d'expulsions, de violations des droits du travail des migrants et le recours à l'assignation à résidence pour réduire au silence les dissidents.
Israël et la Palestine, toujours présents
On retrouve aussi Israël et la Palestine dans la liste des 75 pays inspectés par Human Rights Watch.
Le blocus de Gaza imposé par Israël prive 1,4 million d'habitants de la nourriture, des combustibles et des médicaments nécessaires à leur survie. Ce châtiment collectif enfreint le droit international, estime HRW.
L'organisation critique également les groupes armés palestiniens qui continuent de lancer des attaques aveugles à la roquette contre des zones habitées d'Israël, en violation du droit international.
En 2007, pour la première fois depuis l'occupation de la bande de Gaza par Israël en 1967, le nombre de Palestiniens tués à la suite d'affrontement internes est supérieur au nombre de Palestiniens morts lors d'affrontements avec Israël, remarque HRW.
Accueil 
Sam 23 Fév - 22:50