"Aucune réglementation n'encadre réellement l'attribution du label islamiquement correct"
Selon plusieurs estimations, la consommation de produits "halal" serait en progression de 15% par an depuis 1998, remarque l'hebdomadaire marocain TelQuel. Un chiffre à manier toutefois avec prudence car "il n'existe aucune donnée officielle sur la consommation de viande halal en France", nuance un expert du secteur agroalimentaire. Le boom du halal surviendra surtout avec la grave crise des années "vache folle", entre 1992 et 2000. Tout ce qui ne partait pas à l'export pour des raisons d'embargo entrait dans les circuits traditionnels du halal. L'entrée en scène des groupes agroalimentaires a effectivement changé la donne. "Leur force de frappe est considérable. Ils nous prennent des parts de marché en vendant moins cher. Le problème majeur réside dans la dissémination du marché, qui échappe à tout contrôle, au détriment parfois de la confiance du consommateur", explique un spécialiste. Le halal français est devenu un business très concurrentiel, voire anarchique, où tous les coups sont permis. L'absence d'une règlementation spécifique sur le halal y est certainement pour beaucoup.
Aujourd'hui, l'État français et les autorités musulmanes se refilent la patate chaude. l'État accuse ces derniers de ne pas donner une définition précise de la notion "halal", de ne pas l'inscrire dans un cahier des charges précis, puisque le concept varie selon les différentes mosquées, laissant la porte ouverte aux fraudes. Libérés du joug religieux, profitant du flou juridique, des opérateurs et des certificateurs privés ont proliféré, jurant "de faire plus halal que le halal"...
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