Ha'aretz, 10 janvier 2007
Khaled Mesh'al : le Hamas accepte la réalité de l'Etat d'Israël
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
Le Hamas reconnaît l'existence d'Israël comme un fait accompli, a déclaré
mercredi à l'agence Reuters le dirigeant politique du groupe, basé à Damas.
Israël est une "réalité", et "il demeurera un Etat appelé Israël, c'est un
fait", a déclaré dans une interview Khaled Mesh'al, considéré comme le
principal détenteur du pouvoir au sein du Hamas.
Le problème n'est pas l'existence de l'Etat d'Israël, mais la non création
d'un Etat palestinien, a dit Mesh'al, dont le parti est à la tête du
gouvernement palestinien. Mais une reconnaissance officielle d'Israël ne
pourrait être envisagée qu'une fois créé un Etat palestinien, a-t-il ajouté.
Certains représentants du Hamas avaient déjà fait des déclarations analogues
l'année dernière, disant que l'existence d'Israël était un fait indéniable,
mais c'est la première fois que de telles déclarations proviennent de la
direction du groupe en Syrie.
C'est également la première fois qu'un représentant du Hamas évoque la
possibilité d'une reconnaissance pleine et entière d'Israël pour l'avenir.
Jusqu'ici, la position officielle du Hamas, répétée de nombreuses fois par
Mesh'al, était que le Hamas ne reconnaîtrait jamais Israël.
Israël et les gouvernements occidentaux ont appliqué des sanctions
économiques sur le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas pour avoir
refusé de reconnaître Israël, de renoncer à la violence et d'accepter les
accords passés. L'Egypte a elle aussi fait pression sur le Hamas pour qu'il
reconnaisse Israël.
Mesh'al a dit que le Hamas refuserait de se soumettre aux conditions
occidentales et refuserait d'envisager une reconnaissance officielle de
l'Etat juif tant que son exigence d'un Etat palestinien ne serait pas
acceptée.
Le Hamas veut un Etat palestinien qui comprenne Gaza, la Cisjordanie et
Jérusalem Est, ainsi que le droit des réfugiés palestiniens de retourner
dans leurs foyers, perdus depuis la guerre de 1967 et avant cela, a dit
Mesh'al.
"En tant que Palestinien, je parle aujourd'hui d'une exigence palestinienne
et arabe d'un Etat dans les frontières de 1967. Il est vrai que, dans la
réalité, il y aura une entité nommée Israël sur le reste de la terre
palestinienne", a dit Mesh'al. "Cela est une réalité, mais je ne m'occuperai
ni de reconnaissance, ni d'amission", a-t-il ajouté.