je suis stressée

demain je vais à un enterrement, je n'en sors jamais indemne

le moment le pire pour moi, c'est quand on laisse la tombe seule, je trouve ça pathetique, pour maman j'arrivais pas à décoller

adm-janine a écrit:

demain je vais à un enterrement, je n'en sors jamais indemne

le moment le pire pour moi, c'est quand on laisse la tombe seule, je trouve ça pathetique, pour maman j'arrivais pas à décoller

monte une tente et prend un camping gaz.

tu es geniale, dommage que je te connaissais pas alors

adm-janine a écrit:

tu es geniale, dommage que je te connaissais pas alors

Concernant les enterrements, la religion est claire. Que l'on ne veuille pas quitter la tombe de sa mère ou de son père c'est une chose normale. De ta soeur, c'est normale. Ils font partie de toi.
Quand tu allonges la liste aux autres membres de la famille, vagues cousins, tatas, tontons, ça frise la manie.
Moi j'ai eu de la chance, un père rentré des camps et qui nous disait toujours "ne vous occupez pas des morts, occupez vous des vivants".
Je pense que c'est une leçon apprise à Auschwitz, j'ai entendu ça dès l'âge de 7 ans, alors j'applique. Je suis conditionnée.

On avait une tante qui se jetait sur la tombe de son mari, en hiver, la tombe gelée bien entendu ; un jour, ça lui a brûlé les lèvres, nous avons ricané pendant dix ans. Et nous étions adultes.
Je crois qu'à cause de mon père, la mort n'est pas un truc qui me tarabuste. Je sais que je vais mourir, ce qui me fait peur c'est la solitude quand je serai vieille, pas de mourir.

Moi même pas la solitude, j'ai peur de la maladie, de la dépendance, de la saleté dans laquelle on peut t'abandonner si tu peux plus t'occuper de toi même... La vieillesse c'est pas grave, c'est pas une maladie, comme la grossesse aussi, c'est pas une maladie, c'est un passage... Un état passager, plus exactement...
"Todo pasa y todo queda, pero lo nuestro es pasar, pasar haciendo caminos, caminos sobre el mar, y a la vista atras, se ve la senda que nunca se ha de volver a pisar" Federico Garcia Lorca...

c'est pour ça que vieillir fait peur ; les jeunes n'aiment pas les vieux, ne se sentent aucune obligation envers eux, dans la maison de retraite où était ma mère, j'ai vu de ces trucs...nous, nous y allions chaque jour, on s'occupait de ces vêtements, de son hygiène, on surveillait tout, de véritables emmerdeuses.
Anne-Marie, tu traduis ton texte en espagnol?
Même une personne friquée peut tomber sous la dépendance des gens chargés de la garder, qui la dépouille de son fric.
Je crois que le mieux c'est le suicide. J'ai fait promettre à mon mari de m'emmener avec lui s'il part le premier, mais il promet n'importe quoi.

"Todo pasa y todo queda, pero lo nuestro es pasar, pasar haciendo caminos, caminos sobre el mar, y a la vista atras, se ve la senda que nunca se ha de volver a pisar" Federico Garcia Lorca...

Tout passe et tout reste mais nous nous passons, nous passons en faisant des chemins sur la mer, et quand nous regardons en arrière, on voit le sol sur lequel jamais plus on ne pourra remarcher.

Le fric quand tu es vieux, tu t'en fiche, si encore on te soigne bien, si on te considère comme une tirelire sur patte et qu'on t'entretient bien... C'est un moindre mal...
Depuis que je me suis occupée de ma grand mère en maison de retraite, je suis terrorisée à l'idée d'y échouer... Plutôt mourir...
J'ai promis à mon homme de l'achever s'il a un AVC et se tranforme en lègume complet, vu qu'il est bien bouchonné, carotide et axes vertébraux, nous craignons l'attaque cérébrale plus que l'infarctus... Et je le ferais... j'assumerais...

Je corrige mon erreur plus haut c'est Antonio Machado et pas Garcia Lorca qui a écrit les paroles de la poésie... Ou ai je la tête... Et Joan Manuel Serrat un chanteur espagnol a mis en musique pas mal de poêmes d'Antonio Machado, et c'est bien fait...

Hier j'ai ete a un enterrement. Je ne connaissais pas le mort, mais seulement l'une de ses filles et ses petits-enfants.
On lui a fait une belle oraison funebre.

Apres la mise en terre, le compagnon de sa fille me dit en aparte: "Ce n'est qu'aux funerailles qu'on apprend qu'un fieffe vaurien est devenu un saint". J'etait mort de rire. Ma femme n'a pas compris la source de mon hilarite avant que lui explique cela de retour a la maison. Elle m'a dit que chez les Juifs on ne dit pas de mal d'un mort.