L’IOPtima israélienne fait briller une lumière d'espoir sur le glaucome
Un spécialiste israélien dans le domaine de la chirurgie ophtalmologique, si complexe, concernant des malades atteints de glaucome, a développé une nouvelle technologie laser
promettant de transformer la chirurgie, difficile et rarement faite, en une procédure banale pouvant être réalisée par des chirurgiens ophtalmologues ordinaires dans le monde entier. La technologie, développée par la start-up israélienne IOPtima, est programmée pour faire de la chirurgie du glaucome un traitement rapide et efficace pour les trois millions d’Américains qui souffrent de cet état irréversible, la seconde cause de cécité aux Etats Unis.
Le glaucome, tout comme la perte de l’ouïe, est une de ces terribles conséquences du vieillissement. Nommé «le voleur silencieux de la vue» le glaucome est la deuxième cause de cécité aux Etats Unis, touchant approximativement trois millions d’Américains âgés de 40 ans et plus. Plus de 15 autres millions sont en danger – spécialement ceux de descendance africaine et latino-américaine.
Il n’y a pas de guérison facile pour cet état; les traitements médicaux et chirurgicaux actuels sont soit trop risqués soit inadéquats. Mais une percée dans le domaine des traitements pour le glaucome pourrait bien se trouver au bout du tunnel, selon la start-up israélienne IOPtima.
La technologie de la compagnie se présente sous la forme d’un laser connu en tant que OT134, appareil basé sur la technologie du laser au gaz carbonique – similaire à la technologie du laser utilisé sur la peau.
Selon ses promoteurs, l’appareil OT134 permet au chirurgien ophtalmologue peu expérimenté d’opérer facilement les yeux d’un patient atteint de glaucome, rendant l’ancienne opération si complexe aussi simple qu’une opération de la cataracte.
Tandis que les chirurgiens aujourd’hui utilisent largement le traitement au laser, ils l’appliquent pour corriger la vision et non pas pour traiter des anormalités physiques de l’œil, explique le PDG d’IOPtima, Joshua Dégani.
«Notre application pour traiter l’enveloppe de l’œil lui-même est en elle-même très originale» dit-il.
L’idée du laser CO2 pour le traitement du glaucome fut initialement conçue par le Professeur Ehoud Assia, un enseignant de l’Université de Tel-Aviv et le directeur du Département d’Ophtalmologie du Centre Médical Méir de Kfar Saba.
Le glaucome est causé par une pression excessive dans l’œil, produite souvent par l’âge. Le liquide clair qui baigne les nerfs optiques de l’œil s’écoule à travers un réseau, comme un drainage, afin de sortir de l’œil. Mais à mesure que nous vieillissons, le fluide engorge le réseau et la pression monte. Elle peut être si forte qu’elle comprime le nerf optique, causant ainsi des dommages considérables au fil des années.
Seul un petit pourcentage de chirurgiens ophtalmologues dans le monde a obtenu le savoir professionnel nécessaire pour alléger la pression sur l’œil par une approche chirurgicale. La technique chirurgicale la plus efficace est connue sous le nom de «Trabulectomy Non-Penetrating Deep Sclerectomy» (TNPDS), Sclérectomie Profonde de Trabéculectomie non-perforante.
Le Professeur Assia est l’un des rares chirurgiens ophtalmologues dans le monde pouvant pratiquer la procédure. Il faut un chirurgien pour gratter une mince couche du mur de l’œil, laissant seulement une mince couche (5%) intacte. Cette couche doit être suffisamment mince pour permettre à l’excès de liquide de s’écouler en dehors de l’œil et suffisamment épaisse pour que l’œil reste protégé.
Procéder à une telle opération c’est comme faire de l’équilibrisme sur une corde raide : c’est en même temps difficile et extrêmement risqué car cela peut mal tourner. Collapsus oculaire, infections, formations de cataractes et autres. C’est pourquoi si peu choisissent l’opération et préfèrent l’alternative de la prescription à long-terme, mais moins efficace, de médicaments.
C’est là qu’entrent en scène les lasers d’IOPtima. L’appareil du Prof Assia rendra possible pour les chirurgiens ophtalmologues de devenir des experts instantanés de la technique chirurgicale, laquelle par le passé n’était exécutée que par quelques élus. Cela permettra à des chirurgiens qui ne sont pas formés à exécuter le TNPDS de pratiquer la procédure facilement.
En utilisant l’instrument d’IOPtima, le laser s’éteint juste avant que la membrane ne soit perforée – juste au moment où le liquide est capable de traverser la membrane, mais alors que la membrane est assez épaisse pour protéger l’œil.
«J’ai pensé que ce serait le moment parfait pour une chirurgie non-perforante, car au moment où le laser de CO2 entre en contact avec le liquide intra-oculaire de l’œil il se fermera automatiquement et donc empêchera un dommage sérieux quelconque» explique le Professeur Assia.
Après avoir eu son moment d’«Euréka», le Prof Assia a développé l’instrument puis l’a apporté à la salle de réunion du bureau exécutif, et là il s’est associé à Bio-Light Life Science Investments pour établir IOPtima.
Jusque-là, le Prof Assia et son équipe ont mené des essais pré cliniques couronnés de succès sur 23 personnes en Israël. Les résultats initiaux ont été la conversation de l’année parmi les chirurgiens ophtalmologues dans le monde et quelques-uns utilisent leur influence pour aider à organiser des essais cliniques humains aux Etats Unis, au Canada et en Europe. Parmi les collaborateurs il y a Prof Mark Sherwoods de l’Université de Floride ainsi que Prof Graham Trope de l’Université de Toronto.
A un niveau plus local, IOPtima a consulté des spécialistes israéliens tels que le spécialiste médical du laser Prof Abraham Katzir de l’Ecole de Physique et Astronomie de l’Université de Tel-Aviv.
«Notre système offre une meilleure efficacité et des avantages plus sûrs, le risque de complication est bien moins grand également qu’en ce qui concerne les médicaments traditionnels et les thérapies chirurgicales pour le glaucome» a dit le PDG Dégani, qui apporte avec lui un aperçu personnel sur la technologie du laser à travers un vaste travail sur le terrain et un doctorat dans ce domaine de l’Université de Jérusalem.
Les fournisseurs de soins médicaux sont également susceptibles de recevoir à bras ouverts le traitement d’IOPtima. Les médicaments contre le glaucome atteignent 2-3 billions de dollars dans le monde chaque année; ils échouent souvent à cause du manque de conformisme du patient et parce que dans beaucoup de cas leur efficacité est limitée dans le temps.
Le traitement d’IOPtima va également ouvrir la porte à des possibilités pour l’opération du glaucome non seulement aux Etats Unis mais aussi dans d’autres pays développés, spécialement là où d’onéreux traitements prolongés par gouttes pour les yeux ne sont pas possibles.
«Pour eux, oui, cela serait une performance importante» a ajouté Dégani. «Je pense que la chose la plus sympathique à propos de cela est que cela va rendre les opérations des yeux une procédure attrayante aussi bien pour les patients que pour les chirurgiens ophtalmologues. »
«Dans le passé mener à bien une telle opération était très difficile pour des chirurgiens ophtalmologues et les risques étaient grands. Notre laser va faciliter l’opération du glaucome en la rendant rapide, commode, efficace et sûre. »
Karin Kloosterman
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