antisemitisme en allemagne

http://www.juif.org/blogs/7580,antisemitisme-en-allemagne.php

quand tu vis dans unpays responsable de la mort de 6 millions des tiens, tu peux te dire "un chat ne fait pas un chien".
Ils ont été élevés dans le nazisme, ça ne disparait pas par un coup de baguette magique appliquée par l'armée américaine.
Je suis en train de relire de Klemperer "la langue du 3è Reich", on en parlait l'autre jour, c'est effrayant.
Des années et des années de bourrage de crâne, la certitude que l'anniversaire d'hitler allait apporter la victoire, la manière de s'exprimer qui change, la grandeur du fuhrer, vous vous imaginez qu'en deux coups de cuillère à pot, ça disparaît?

Je suis en train de le lire. C'est remarquable. La langue finit par imprégner la pensée ; une analyse de la propagande. On y entend hélas des échos contemporains : nos médias parlant d'Israël.
C'est un livre très dense. Il me faudra le relire. Là je suis incapable d'interrompre ma lecture pour prendre des notes. Victor Klemperer m'impressionne beaucoup. Ce courage, cette lucidité, ses exigences maintenues.
Merci Guitl de me l'avoir fait découvrir.

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bernadette a écrit:

Je suis en train de le lire. C'est remarquable. La langue finit par imprégner la pensée ; une analyse de la propagande. On y entend hélas des échos contemporains : nos médias parlant d'Israël.
C'est un livre très dense. Il me faudra le relire. Là je suis incapable d'interrompre ma lecture pour prendre des notes. Victor Klemperer m'impressionne beaucoup. Ce courage, cette lucidité, ses exigences maintenues.
Merci Guitl de me l'avoir fait découvrir.

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"la langue finit par imprégner la pensée", hélas, nous l'avons constaté avec le communisme, avec certaines religions aussi ;
"lors des funérailles on dit "vous êtes ressuscités dans le troisième reich"..."
il se prenait pour le Christ mais sans le dire, sans l'avouer franchement - lors des défilés, ça commençait par le souvenir de certains héros nazis, c'est toute une mise en scène, il n'aurait pas fallu très longtemps pour mettre les églises chrétiennes au rencart.
Le pire étant que la population, à 95% marchait "comme un seul homme".
C'est effrayant.
Comment toute une population peut elle perdre la tête à ce point?

Ils n'ont pas suivi tout de suite.
22 août 1933
Dans les couches sociales les plus diverses on perçoit des signes de lassitude vis à vis de Hitler.
25 août
A quoi servent les signes de lassitude ? Tout le monde a peur.

Victor Klemperer dit la force des mises en scènes ('le rituel'), mais surtout celle du langage, pauvre, volontairement : des mots courants dont le sens se modifie petit à petit, jusqu'à être accepté. Leur répétition, comme une incantation. Il n'y a plus de place pour la distance.

En lisant m'est revenue une scène récente. Chez des gens charmants qui m'avaient invitée à déjeuner. Nous avons parlé livres. C'était au moment du Salon du Livre. Comment ne pas prononcer le beau nom d'Israël ? J'ai dit rapidement, nous n'avions pas une conversation très sérieuse et le repas était délicieux, la richesse et la diversité de cette littérature. Et, je ne sais pas comment, vraiment, un de mes interlocuteurs qui était debout face à moi -il faisait réchauffer un nouveau plat- s'est mis à répéter 'disproportionné'. J'avoue que j'étais stupéfaite.
Je vous l'ai dit, la conversation était légère, plus bavardage que discussion. Nous parlions livres. Il n'avait saisi qu'un mot et s'était comme remonté tout seul (oui, j'ai eu l'image de ces jouets qu'il fallait remonter avec une clef pour qu'ils se mettent en marche). Israël/ riposte/disproportionné. Il répétait. A chaque fois que je tentais de nuancer, le plus calmement du monde, il répétait ce mot.
La scène fut très rapide. Je n'ai pu que la désarmorcer. Je sais qu'il n'y avait pas place pour le doute dans son esprit. Un homme calme, habituellement d'une grande gentillesse, pas vraiment politisé. Intelligent en temps normal. La littérature n'existait pas s'il s'agissait d'Israël. Comme s'il ne pouvait associer à ce nom que la propagande servie par nos medias.

Pervertis par le mensonge les mots sont poison.

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Victor Klemperer parle de la peur des gens, mais il ne faut pas oublier qu'au dela meme de cette peur, les Allemands adhererent tres vite en masse, d'abord parce que le nazisme sut donner du travail a un pays plonge (comme les autres pays d'ailleurs) dans une recession economique profonde, et des que la guerre commenca, les Allemands ne vecurent pratiquement que sur la fin des restrictions.

Quand en France, on mangeait des topinambours a la place des pommes de terre, en Allemagne l'arriere ne manquait strictement de rien.

Avec cela, et apres que les principaux opposants furent elimines (tues ou emprisonnes), l'Allemand moyen, si il voulait bien vivre, n'avait qu'a ne pas s'interesser a la politique. Ce fut la meme chose dans tous les autres regimes totalitaires.

En tout cas, ce genre de regime laisse des traces. En Israel, je me heurte souvent a ce mur de silence lorsque je pose une question un tantinet superflue a une personne d'origine russe, meme si cette question n'a aucun rapport avec la politique. Les gens ont tout simplement appris a se taire. Quand on leur posait une question en URSS, la reponse "non" pouvait avoir pour consequence immediate une balle dans la tete ou un sejour prolonge dans le goulag, mais la reponse "oui" avait les memes consequences.
La seule reponse possible etait l'absence de reponse.

"celui qui pense ne veut pas être persuadé, mais être convaincu ; celui qui pense de manière systématique est deux fois plus difficile à convaincre." (V. Klemperer)

si vous voulez la différence entre "persuader" et "convaincre",

"on peut convaincre les autres par ses propres raisons mais on ne les persuade que par les leurs" (Joubert, "petit Robert").

J'imagine la souffrance que cette montée du nazisme a été pour cet homme ; et comment imaginer une femme de la haute bourgeoisie qui vient pour lui avouer "qu'elle appartient au fuhrer", "l'intelligence stérile" pour définir les Juifs.
Avec ce livre on va au fond de l'horreur.

Ton copain pense de manière systématique, si on peut dire qu'il pense. Il me fait penser à Melanchon le trotskyste. Ex-trotskyste. Qui disait qu'il n'avait pas été maoïste, mais à mon avis il l'est devenu.

adm-janine a écrit:

http://www.juif.org/blogs/7580,antisemitisme-en-allemagne.php

N´y a-t-il qu´en Allemagne où on peut entendre ce genre de déclaration?

Cosmos je ne pense pas que quelqu'un le prétende.

En tout cas, l'Allemagne d'aprés le 8 Mai a renié avec une belle veulerie tous les enseignements du nazisme. La "résistance" préconisée par Goebbels, sous la forme du Werwolf n'a pas été observée. En revanche, de multiples trafics, la prostitution à une grande échelle, l'immoralité la plus totale. Voir le film "Allemagne, année zéro" de Rossellini.

"Tu dis à une Allemande de s'asseoir, elle se couche". Les Américains affichaient sur des panneaux les femmes qui étaient connues pour être syphillitiques.

Etre juif, en uniforme, et en Allemagne vaincue, était une condition tout à fait favorisée. Mon papa, rappelé au service dans l'armée française, n'a pas eu à s'en plaindre.

Cosmos, le problème n'est pas de savoir si seule l'allemagne peut accoucher d'antisémites, il y en a même en Israël ; mais quand on vit en Allemagne il faut s'attendre à en rencontrer plus d'un. Ils sont chez eux, dans le fond, dans l'antre de la Bête.
A Munich, j'ai été invitée à danser (à un thé dansant) par un Monsieur qui avait appris le français en occupant la France, j'avoue que j'ai trouvé cela fort déplaisant. J'ai également trouvé déplaisant que le contrôleur du bus ne me comprenne pas quand je demandais la Gare, mais qu'il a compris non pas que mon accent ait brusquement changé, mais quand j'ai braillé qu'il me faisait ch...,en français dans le texte, et brusquement il a su ce que je voulais dire.
Une commerçante, aussi, qui ignorait ce qu'était du schnaps. Moi, j'ai toujours entendu le mot schnaps.
Ces regards de haine...chez les adultes, ou de mépris aussi.
Ne portant pas de médailles religieuses autour de mon petit cou, j'ai présumé à l'époque que ce manque d'amour s'adressait à la française, bien entendu. Je n'aurai osé les contrarier au point de porter une étoile de David.

Tu aurais mieux fait de porter une étoile de David Ils seraient devenu tout de suite aimables.

Non mais schnaps n´est pas Bavarois mais plus dans les dialectes des des pays rhénans (Alsace Lorraine en France). Un Bavarois pur ne comprendra pas toujours.

COSMOS a écrit:

Tu aurais mieux fait de porter une étoile de David Ils seraient devenu tout de suite aimables.

Non mais schnaps n´est pas Bavarois mais plus dans les dialectes des des pays rhénans (Alsace Lorraine en France). Un Bavarois pur ne comprendra pas toujours.

c'est vrai, j'étais à Munich il y a un certain nombre d'années, nous avons demandé la syna, nous avons eu droit à un grand sourire en plus du renseignement.
Tu ne voudrais pas que je sorte mon étoile jaune quand je viens à Munich, quand même?

Non, en médaille.

Quand je travaillais encore, nous avions un client allemand. Un jour, nous bavardions (en anglais small talk) et je lui declarais que j'etais ne et avais grandi a Paris. Il m'a repondu: Oh Paris! Tres belle ville. Je suis le premier de ma famille a l'avoir visitee sans uniforme!
J'etais mort de rire.

Cormoran, ta remarque sur les femmes allemandes en 1945 est valable pour toutes les femmes du monde entier qui doivent, quand les maris sont morts ou prisonniers, nourrir leurs enfants.