qui croire? qui croire?
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mmission et réaction (qu'il vaut la peine de lire) des colons]
Jerusalem Post, 14 janvier 2007
Les suites de l'affaire de la vidéo de Hebron
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
Lundi, la police de Hebron a interrogé Yifat Alkobi, qui apparaissait sur
une vidéo en train de harceler une femme palestinienne (1). D'après la radio
israélienne, Yifat Alkobi, convoquée deux fois pour interrogatoire,
convocations auxquelles elle n'avait pas répondu, était escortée de 25
femmes de son quartier qui protestaient contre l'injustice faite à Yifat
Alkobi. Celle-ci a d'ailleurs déposé une plainte contre la femme
palestinienne qui, dit-elle, l'a provoquée et attaquée.
Cette vidéo, où Alkobi bouscule sa voisine palestinienne et la traite de
"pute" (elle emploie le mot arabe de "sharmouta"), a causé du souci au
gouvernement, qui a décidé la création d'une commission chargée de faire
respecter la loi dans de pareilles situations. Le ministre de la défense
Amir Peretz a évoqué la question lors de la réunion hebdomadaire du cabinet.
Il a dit que l'on voyait un soldat israélien assister à la scène sans
intervenir, ce qui a donné l'impression que le harcèlement se produisait
avec l'aval de Tsahal. Il a ajouté que Tsahal n'avait pas l'autorité pour y
faire respecter la loi, et que c'était plutôt le rôle de la police.
Le premier ministre Olmert a dit qu'il avait ressenti un malaise en voyant
cette vidéo. "C'était de la provocation méchante, de la brutalité, de
l'arrogance et du mépris qu'il n'est pas possible d'accepter", a-t-il dit.
Olmert a appelé les leaders des colons à condamner ces agissements. Outre
Peretz, la ministre de la justice Tzipi Livni, le ministre de l'intérieur
Roni Bar-On et le ministre de la sécurité intérieure Avi Dichter feront
partie de cette commission.
Le groupe militant de gauche B'Tselem, qui a contribué à diffuser la vidéo,
a déclaré dimanche au Jerusalem Post que cet incident mettait en lumière la
confusion des compétences, qui empêche de forcer les colons de Hebron à
respecter la loi.
La vidéo, d'une durée d'une minute, montre une dispute entre deux voisins :
une femme palestinienne à la tête couverte d'un foulard blanc, et une femme
juive, Yifat Alkobi, la tête couverte d'une écharpe, dans le quartier de Tel
Rumeida à Hebron. Au début, on voit Yifat Alkobi exiger de la femme
palestinienne de la famille Abou Aisha qu'elle ferme sa porte et qu'elle
reste dans la structure en forme de cage qui entoure la cour de la famille
Abou Aisha. A un moment, Alkobi pénètre dans la cour des Abou Aisha et ferme
la porte. Vers la fin, alors que la femme palestinienne semble battre en
retraite, Alkobi colle son visage contre la clôture et provoque la femme en
hurlant "pute, pute!", lentement et distinctement. Un soldat se tient à côté
de la scène sans rien faire pour l'arrêter.
"Nos critiques ne s'adressent pas aux colons, mais aux autorités et à la
façon dont l'armée et la police ne protègent pas les habitants palestiniens
de Hebron", a dit la porte-parole de B'Tselem, Sarit Mikhaeli. Par exemple,
dit-elle, les soldats à Hebron ont souvent l'idée fausse selon laquelle ce
n'est pas leur rôle de protéger les Palestiniens.
C'est après la publication de cette vidéo la semaine dernière sur Ynet [site
web du quotidien Yediot Aharonot, ndt] que la police de Hebron a convoqué
Alkobi pour interrogatoire, car elle n'était pas au courant de l'incident
auparavant. Un porte-parole de la police a ajouté que les forces de polices
travaillent en coordination et partenariat avec les soldats en poste dans la
ville, mais que la commission créée par Peretz pourrait les aider à
travailler plus efficacement. .
De son côté, Sarit Mikhaeli a dit que, si elle accueillait avec plaisir la
décision du cabinet, elle n'était pas très optimiste quant à ses chances
d'améliorer la situation : "Les faits sur cette question sont connus depuis
des années, et nous n'espérons donc pas grand-chose de cette nouvelle
commission."
A Hebron, où environ 500 colons juifs vivent au milieu de 130.000
Palestiniens, les tensions sont souvent fortes. Les Palestiniens et les ONG
présentes affirment que les attaques commises par des colons, jets de
pierres, agressions et harcèlement verbal, se produisent quasi
quotidiennement.
De leur côté, les colons de Hebron soulignent le nombre de soldats et de
colons tués par les Palestiniens à Hebron depuis six ans. Parmi les
victimes, le bébé de 6 mois Shalhevet Tekhiya Paz, tuée par un sniper en
2001 alors que sa mère la tenait dans ses bras à l'entrée du quartier
Avraham Avinou. En 2002, dans le même quartier, Itzhak Shapira, 48 ans, a
été tué d'une balle. En 2003, Gadi et Dina Esther Levy ont été tués par un
kamikaze dans Hebron. De plus, 3 civils et 9 soldats ont été tués sur le
Chemin des Fidèles entre Hebron et Kiryat Arba en 2002.
/...
David Wider, l'un des porte-parole des colons de Hebron, a rejeté les
commentaires d'Ehoud Olmert ainsi que la création d'une commission, qu'il
qualifie d'actes politiciens de la part de deux dirigeants qui ont besoin de
détourner l'attention de leurs propres échecs. "Les politiciens doivent
arrêter d'utiliser l'opinion pour échapper à leurs problèmes", a dit Wider.
Il a réduit la vidéo à un banal conflit de voisinage qui pourrait se
produire partout en Israël quand deux voisins se mettent en colère et se
crient dessus. "Peut-être que le choix des mots était inapproprié, mais
croyez-moi; j'ai entendu pire", a dit Wider. Va-t-on aller cers une
situation où "quiconque crie sur son voisin va être interrogé par une
commission gouvernementale créée par le premier ministre?", a demandé Wider.
(1) http://www.lapaixmaintenant.org/article1495
Par ailleurs, le ministère israélien du logement a publié aujourd'hui lundi
un appel d'offres pour la construction de 44 logements dans la colonie de
Ma'aleh Adoumim. Shalom Arshav (lLa Paix Maintenant) a réagi en disant qu'en
pleine visite de Condoleezza Rice dans la région, l'Etat d'Israël foulait
aux pieds ses propres obligations prises dans le cadre de la Feuille de
route.
Le Conseil représentatif des colons (Yesha) a salué la nouvelle en disant
que cet appel d'offres n'offrirait toutefois qu'une solution partielle à la
"réelle demande du marché du logement dans des zones qui bénéficient d'un
consensus national comme Ma'aleh Adoumim."