Le remords des expulseurs

Expulsion du Goush Katif: des soldats présentent leurs excuses
par Shraga Blum
vendredi 2 mai 2008 - 10:09



Recherche Lors d'une conférence donnée à Tel-Aviv à l'occasion de Yom Hashoah, l'ancienne porte-parole du Conseil de Judée-Samarie, Emilie Amroussi, a craint de créer un scandale en expliquant pourquoi "elle comprenait la famille du Goush Katif qui était sortie de sa maison arborant une étoile orange sur la poitrine". Ces images passées à l'époque en boucle, avaient créé un profond malaise en Israël comme à l'étranger, car la douleur d'être expulsé de sa maison ne peut être comparée avec les horreurs de la Shoah. Amroussi, consciente de se trouver devant un public éloigné des conceptions et des préoccupations des Juifs de Judée-Samarie, tentait tout de même d'expliquer ce qui traversait dans ces moments l'esprit des familles chassées de leurs maisons, notamment à travers le témoignage de H'annal:

"H'anna avait onze ans lorsque des hordes de la Gestapo firent irruption dans le ghetto et ordonnèrent aux Juifs de sortir de leurs maisons. Elle se souvient des hommes humiliés sortant de leur maison avec leurs tefilines sur eux, et des femmes portant leurs bébés dans leurs bras. H'anna survécut à la guerre, s'installa en Israël et fonda une famille. Elle avait 54 ans lorsque sa fille partit pour Yamit dans le Sinaï. En 1982, dans le cadre des accords de paix avec l'Egypte, Yamit fut vidée de ses habitants, et entièrement détruite, sur ordre d'Ariel Sharon, présent sur les lieux. La fille de H'anna le regarda dans les yeux et lui dit: 'H'anna , ma mère, m'avait promis qu'après la Pologne c'était fini, et que plus jamais on ne chasserait des Juifs de chez eux!' Sharon n'avait pas répondu. Lorsque H'anna fut âgée de 62 ans, veuve et fatiguée, elle quitta Ramat Gan pour se rapprocher de sa fille qui s'était installée au Goush Katif après Yamit. Un jour elle entendit le même Ariel Sharon dire que 'dans un an, il n'y aura plus un seul Juif dans le Goush Katif!'. Judenrein! Elle ne put s'empêcher de faire des parallèles. Les menaces d'emprisonnement pour les contrevenants, proférées par le Conseiller juridique du gouvernement, l'arrivée de groupes de policiers des unités spéciales, avec leur uniforme gris, qui piétinent leurs jardins et entrent dans leurs maisons. L'une de ses petites-filles demande à H'anna: 'Savta (Mamie), ce sont des Juifs?" Elle ne put retenir ses larmes. En découpant ces petites étoiles, H'anna savait qu'il n'y avait rien à voir entre la Shoah, le Mal absolu, et l'expulsion du Goush. Mais en accrochant ces étoiles sur la poitrine, Hanna pensait au Hitler de notre temps, les Palestiniens, et à Sharon, qui par aveuglement et obstination, cédait devant eux. Pour H'anna, l'une des leçons de la Shoah devait être de croire ceux ceux qui affirment ouvertement vouloir chasser ou tuer des Juifs, et de les combattre. Mais Sharon avait oublié la Shoa. Et à nouveau, des Juifs étaient chassés uniquement parce qu'ils sont Juifs, pour faire un 'cadeau' à un ennemi implacable. Et toutes ces visions ne pouvaient empêcher de faire remonter des souvenirs douloureux chez H'anna!"

Après la conférence, la première personne qui se présentait à Amilie fut un jeune adulte, et elle fut stupéfaite de ce qu'il lui dit: "J'étais soldat lors de l'expulsion et j'ai participé à cette opération. C'est maintenant après votre conférence que je viens de comprendre l'étendue du drame". Une autre jeune soldate s'est alors approchée, lui expliquant "combien elle avait été choquée de s'être fait insulter de 'nazie' par des expulsés" mais qu'après cette conférence "elle voyait le problème sous un nouvel angle".

Emilie Amroussi a ressenti que les réactions qu'elle à recueillies montraient que la population dans son ensemble, et en particulier ceux qui ont participé activement à ces opérations, commencent à comprendre ce qu'ils on soutenu ou ce qu'ils ont fait. "L'évolution de la situation à Gaza, après les promesses de sécurité de Sharon, et la manière dont sont traités les expulsés trois ans encore après le drame, ont fait réfléchir bon nombre de citoyens", conclut Emilie Amroussi.
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Un peu tard ! Le mal est fait, avec la complicité de la majorité de la population qui n'a pas réagi, ou même s'est réjouie.

Ce sont eux, les vrais Juifs, ceux de l'ex Goush Katif.
Je les connaissais très bien .
Mon coeur est avec eux, dans leurs caravillas de luxe , 70 m2 pour 13 personnes, et si on veut enlever une cloison, on le fait au cutter !
Honte à nous .
j'ai encore la rage.