a haine raciste et antisémite tisse sa toile en toute quiétude sur le net
15/05/08
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- - Thème: Internet
Le texte de Laurent Duguet publié pour ce treizième numéro des « Etudes du CRIF » est important parce qu’il énumère consciencieusement ce qu’en l’état nous pourrions appeler un tout-à-l'égout, où tout peut s'écouler. Il faut en effet surfer sur le Net pour comprendre ce qu’il en est. On y trouve les brûlots du Ku Klux Klan, des manuels de la S.S., les Protocoles des Sages de Sion, des opuscules néonazies, toute la propagande falsificatrice des négationnistes, des milliers de livres racistes et antisémites, de longues diatribes et des appels au meurtre contre les Juifs et d’autres minorités, des éléments justifiant le recours au Djihad et à la violence contre les « mécréants », toutes les images, tous les textes qui bafouent la dignité humaine et tous les commerces qui crachent sur nos tombes et foulent au pied les droits de l'homme.
Il est donc temps d’affirmer haut et fort qu’il vient un moment où le nécessaire respect de la liberté d’expression se heurte à la non moins nécessaire protection des personnes visées par les menaces et les violences racistes proférées. Et, tout comme dans le monde réel, le monde virtuel ne doit pas être le refuge de toutes les provocations qui bafouent constamment la nature humaine.
Il faut donc rappeler que, si dans les pays occidentaux, la liberté d’expression est un droit constitutionnel, les instances judiciaires les plus élevées de nombreux pays européens estiment que les dispositions interdisant l’incitation à la haine raciale et à la diffusion de propos racistes et antisémites constituent des restrictions raisonnables et nécessaires.
Nous invitons aussi à méditer l'article 29 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948), en laquelle nous trouvons, pour notre part, un fondement à la plupart de nos actions: «Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique.» Enfin, la même déclaration dispose dès son premier article que, si «les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits», ils sont aussi «doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité». Les ventes aux enchères nazies sur l’Internet ou les textes appelant au meurtre procèdent-elles de cet «esprit de fraternité», pour qu'elles soient ainsi défendues ou ignorées au nom d'une liberté qui n'est que celle d'offenser ou de tuer ?
Nous vous proposons de lire ce document dans son intégralité en cliquant sur le lien suivant : http://www.crif.org/pdf/etude_13.pdf