Depuis l'introduction de la charia dans l'Etat de Kano, au nord du Nigeria, en 2001, les cinéastes et les autorités religieuses pratiquaient une coexistence pacifique. Mais, au début de 2007, la mésaventure d'une star du home video (fictions longues vendues par millions sur les marchés d'Afrique de l'Ouest sous forme de cassettes ou de DVD) de Kano a permis aux intégristes de passer à l'offensive. Quelques arrestations et agressions de cinéastes et d'acteurs plus tard, Ahmad Sarari, chef de file des producteurs de Kano, où se tournent la majorité des films en langue hausa (celle du nord du Nigeria), a fait le voyage jusqu'à Cannes pour alerter ses pairs.
Après l'introduction de la charia, le gouvernement de Kano a installé une commission de censure composée de religieux (Kano, la ville et l'Etat, sont presque exclusivement musulmans). La nomination à sa tête de l'ancien chef de la milice islamique Hisbah a marqué le début des hostilités.
http://www.lemonde.fr/festival-de-cannes/article/2008/05/22/nigeria-cinema-et-charia_1048055_766360.html