Les Américains cèdent-ils devant le Hamas ?
Claire Dana Picard
jeudi 23 novembre 2006 - 17:02
Les Etats-Unis prétendent-ils toujours être les alliés fidèles d’Israël ou sont-ils en train de modifier leurs positions ? Au départ, les Américains semblaient appuyer les démarches d’Israël qui refusait catégoriquement que des représentants du Hamas, organisation terroriste notoire, soient intégrés au sein de la direction palestinienne.
Mais il semble, d’après le site NRG du quotidien Maariv, que leur attitude soit devenue beaucoup plus indulgente à l’égard d’Abou Mazen ces derniers temps. Ils seraient même disposés à accepter son nouveau candidat qui devrait remplacer Ismaïl Haniyeh à la tête du cabinet de l'AP, bien qu’il appartienne également au Hamas et ne soit pas prêt, lui non plus, à reconnaître l’existence d’Israël.
Le gouvernement israélien aurait donc de bonnes raisons d’être inquiet. D’après les derniers messages échangés entre l’administration américaine et Abou Mazen, les Etats-Unis accepteraient la candidature de Mohammad Shabir et n’exigeraient même pas que celui-ci reconnaisse officiellement l’existence d’Israël. En revanche, le nouveau "cabinet" de l’AP ne devrait pas s’opposer ouvertement aux conditions imposées par le Quartette qui réclame pourtant la reconnaissance d’Israël, la fin des actions terroristes et le respect des accords passés avec l’OLP.
D’après les commentateurs politiques israéliens cités par NRG, les Etats-Unis céderaient du terrain afin de pouvoir relancer le processus diplomatique, dans une impasse depuis un certain temps. Israël craindrait en outre que les Américains exigent des allègements supplémentaires en faveur des Palestiniens.
Le candidat d’Abou Mazen, Mohammad Shabir, titulaire d’un doctorat américain, s’identifie pleinement avec le Hamas mais "n’est pas actif dans le mouvement". Il parvient d’ailleurs à tromper son monde grâce à ses titres universitaires. Depuis que son nom a été cité à de nombreuses reprises et qu’il est sérieusement question de sa nomination à la tête du cabinet de l’Autorité palestinienne, il préfère ne pas exprimer publiquement ses opinions politiques. Il a simplement déclaré qu’il ne ferait part de ses positions que lorsqu’il serait élu.
arouts7