OPÉRATION D'INFILTRATION
En annonçant la libération des otages, le ministre de la défense a fait le récit d'une opération de renseignement et d'infiltration de très haut niveau. Il a notamment affirmé que les otages se trouvaient détenus en trois lieux différents et qu'afin de permettre leur libération, il a été nécessaire pour les forces armées d'infiltrer le secrétariat, l'instance de direction collective de plus haut niveau des FARC. C'est dans ce contexte qu'il a été décidé par les responsables du mouvement de guérilla de rassembler les otages afin de les placer sous le contrôle unique d'Alfonso Cano, qui a pris la tête de FARC après le récent décès de Manuel Marulanda, dit "Tirofijo".
Selon le ministre, cette opération a été réalisée avec l'appui logistique d'une "organisation fictive" disposant d'un hélicoptère qui était en réalité un appareil de l'armée colombienne. Les forces armées avaient également infiltré, toujours selon le ministre, le front numéro 1 des FARC, dirigé par Gerardo Antonio Aguilar, dit "Cesar", qui détenait une partie des otages. Ce responsable a été arrêté alors qu'il acheminait, à l'aide de l'hélicoptère de l'armée, des otages vers le point choisi pour rassembler les trois groupes et les remettre à Alfonso Cano.
A la demande du président Uribe, un travail de renseignement d'une ampleur jusque là inconnue, incluant le paiement d'informations et la protection des témoins, a été développé au cours de la dernière année par les forces armées et la DAS (département administratif de sécurité) avec l'aide de consultants israéliens, pour la plupart officiers en retraite de l'armée d'Israël.
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