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bbas menace de démanteler l’Autorité Palestinienne
30/07/08

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- - Thème: Le conflit israëlo-palestinien




Abbas menace de démanteler l’Autorité Palestinienne (AP) si Israël libère des prisonniers du Hamas en échange de Guilad Shalit.
Si Israël relâche des membres du parlement palestinien appartenant au Hamas comme monnaie d’échange pour le retour du soldat kidnappé, le président Mahmoud Abbas démantèlera, selon ses dires, l’AP. Abbas a proféré cette menace à l’égard d’Israël la semaine dernière, en adressant cet avertissement par le biais d’Hussein Al-Sheikh, à la tête du département des affaires civiles de l’AP, au Major Général Gadi Shamni, commandant de la région Centre. Hussein Al-Sheikh est responsable de coordonner avec Israël toute action se déroulant en Judée-Samarie ou à Gaza. Al-Sheikh a indiqué à Shamni qu’il s’agissait d’un « message personnel » d’Abbas, précisant que le leader palestinien n’a pas parlé de « démission » mais de « démantèlement » de l’AP.

Israël a arrêté plusieurs dizaines d’hommes politiques du Hamas, y compris des ministres et des parlementaires, peu de temps après le kidnapping par le mouvement islamique de Guilad Shalit, le 25 juin 2006. Beaucoup d’entre eux ont entre temps été relâchés par ordre d’un tribunal militaire, mais ils sont encore au nombre de quarante dans les prisons israéliennes. Le message d’Abbas est totalement inhabituel, d’autant plus qu’il essaie de donner de lui l’image du chef de tous les Palestiniens. Il a par exemple dans le passé fréquemment demandé qu’Israël relâche tous les prisonniers palestiniens détenu par l’Etat Juif. Cependant, après la prise de contrôle de Gaza par le Hamas en juin 2007, Abbas a dissous le gouvernement de coalition Fatah-Hamas et s’est engagé dans une bataille politique et militaire contre le Hamas en Cisjordanie. Durant l’année écoulée, Abbas a reconstitué les services de sécurité de l’AP avec l’aide du coordinateur américain de sécurité pour le processus de paix, Keith Dayton. Il convient aussi d’ajouter que l’AP et Israël se sont tous deux engagés activement dans l’arrestation de membres du Hamas et dans la fermeture d’institutions de cette organisation en Cisjordanie. Ainsi, cette dernière semaine, l’Autorité Palestinienne a arrêté plus de 160 membres du Hamas en Cisjordanie, le mouvement islamique énonçant hier que la poursuite de ces arrestations pourrait le pousser à lancer un putsch militaire en Cisjordanie.

Abbas craint vraisemblablement que la libération d’importants dirigeants du Hamas en échange de Shalit ne renforce l’infrastructure civile de l’organisation islamique en Cisjordanie. Selon des sources bien informées en Israël de ce qui se passe au sein de l’AP, la publication par Abbas de sa menace de démanteler l’AP si Israël relâche les parlementaires du Hamas risque surtout de le discréditer massivement aux yeux de nombreux palestiniens. De surcroit, la source précitée note que cette menace crée un nouvel obstacle aux efforts israéliens d’arriver à un accord pour la libération de Shalit.

En échange du soldat, le Hamas a demandé qu’Israël libère mille prisonniers palestiniens, y compris certains responsables d’importantes attaques terroristes, et ayant « du sang sur les mains ». Le Hamas a ainsi envoyé à Israël une liste précise de 450 prisonniers dont il demande la libération. Mais à ce jour Israël n’a accepté que 70 d’entre eux. Selon ces mêmes souces, la liste du Hamas ne comporte pas les noms des parlementaires et ministres palestiniens arrêtés par Israël. Aussi, une délégation de l’organisation islamique est partie au Caire pour continuer les négociations indirectes sur Shalit par l’intermédiaire de l’Egypte.

Depuis son élection comme président de l’AP en janvier 2005, Abbas n’a cessé de menacer de démissionner, parfois du fait d’une absence de progrès dans les négociations israélo-palestiniennes, ou encore à cause de conflits de pouvoir au sein de son mouvement, le Fatah. Cependant, il n’a encore jamais mis ses menaces à exécution.

Abbas vows to dismantle PA if Israel frees Hamas prisoners for Shalit (Haaretz)