La démission de Dan Haloutz vue par les Arabes et les Palestiniens…
Shraga Blum
vendredi 19 janvier 2007 - 09:04
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Les réactions au sein de la classe politique israélienne et à l’échelon militaire à la démission de Dan Haloutz ont été largement commentées. Qu’en est-il « en face » ?
Le départ du chef d’état-major a été accueilli avec joie et enthousiasme par le mouvement terroriste chiite Hezbollah. La chaîne de télévision « Al Manar » a salué le départ « du chef de l’armée ennemie ». L’organisation terroriste voit dans cette décision « l’une de conséquences de la victoire du mouvement contre Israël durant la guerre de Liban ».
Buvant du « petit lait », le commentateur militaire, le général Walid Soukhrieh, , s’est permis d’adresser des « compliments » au chef d’état-major démissionnaire, en lui disant « Mabrouk » et en louant « le sens des responsabilités dont il a fait preuve en payant le prix de la défaite israélienne ». En tentant d’analyser la « défaite israélienne » il a estimé que « Haloutz n’a pas compris qui il avait en face de lui, et, issu de l’armée de l’air, il ne savait pas encore, après cinq jours de guerre, s’il fallait utiliser uniquement l’aviation ou s’il fallait opérer une opération terrestre de grande envergure»
Il a conclu en disant que « beaucoup d’autres personnes en Israël sont concernées par cette déroute, à l’échelon militaire comme au niveau politique, mais ils ont peur de prendre leurs responsabilités »
« Pour ceux qui avaient encore un doute sur le vainqueur de cette guerre » a-t-il rajouté « la preuve est devant nos yeux ».
En Syrie, on fait la même analyse, en précisant que « la démission de Dan Haloutz n’est que la partie émergée de l’iceberg, et que de profonds changements sont prévisibles en Israël »
Du côté de l’Autorité palestinienne, Abou Mazen s’est refusé à commenter cette « affaire intérieure israélienne »
Par contre, par la bouche de Moushir Al-Mazri, parlementaire du Hamas, l’organisation terroriste « estime que l’enquête pénale contre Olmert ainsi que la démission de Dan Haloutz, sont la preuve de l’échec du l’Etat sioniste (…) C’est donc le moment de motiver le peuple palestinien dans sa lutte armée contre Israël».
Ces quelques réactions cueillies parmi les très nombreuses, doivent (ou devraient) servir de sujets de profonde réflexion à nos dirigeants. Certes, on connaît l’imaginaire de la mentalité arabe et la rhétorique triomphalistes maintes fois pratiquée même lorsque la réalité était toute autre.
Mais dans le cas présent, le fait est que le monde arabe, voisin direct ou lointain, a depuis des années l’image d’un Israël qui va en s’affaiblissant, moralement comme militairement, l’un conséquemment à l’autre d’ailleurs. Le monde oriental et arabe en particulier, est sensible aux symboles. Les innombrables concessions faites aux Palestiniens depuis le processus d’Oslo, le départ précipité du Liban, la mollesse dans le traitement des Intifadas et du terrorisme, l’évacuation du Goush Katif, et le fiasco de la dernière guerre du Liban, ont donné au monde arabe l’image d’un pays en perte d’idéal et de motivation. La corruption qui se révèle chaque jour davantage, leur montre que l’intérêt national a cédé face aux appétits individuels et à la course au confort personnel.
Tous ces indicateurs sont très bien étudiés et analysés par les stratèges et les politiques de nos voisins, et leur attitude à notre égard est dictée par nos propres faiblesses. Il faut au plus vite se ressaisir avant qu’ils ne s’imaginent qu’Israël peut effectivement n’avoir été « qu’un phénomène passager ».
arouts7