ediot Aharonot, 21 septembre 2008
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3599864,00.html
Rencontres de familles israéliennes et palestiniennes endeuillées
Anat Shalev
Traduction : Gérard pour La Paix Maintenant
Ce week-end, une série de rencontres entre des familles juives et
palestiniennes s¹est déroulée sous les auspices du « Cercle des Parents »,
un groupe qui fait le lien entre des familles en deuil des deux côtés.
Les Palestiniens ont écouté les récits de familles ou d¹individus dont des
proches ont été tués par des roquettes, les Israéliens ont écouté les récits
de parents qui ont perdu un enfant dans le village palestinien de Naalin.
Les deux groupes étaient d¹accord sur un point : il faut la paix pour le
massacre cesse.
"Notre association est singulière", dit Nir Oren, le président israélien du
Cercle des Parents. "Tout le monde a perdu un proche avec ce conflit. Chacun
d¹entre nous ¦uvre pour la paix afin qu¹aucun des deux côtés ne voie
s¹allonger la liste des familles endeuillées."
Nir Oren dit que, samedi, un groupe de 20 Palestiniens et de 10 Israéliens
s¹est rendu au kibboutz Kfar Aza (près de la frontière avec la bande de
Gaza, ndt), au domicile de feu Jimmy Kdoshim, tué par un obus de mortier.
"La rencontre a été passionnante, et tout le monde a sympathisé avec la
douleur de la famille de Jimmy et avec la peur des roquettes qui menacent ce
kibboutz", dit-il.
La deuxième rencontre a eu lieu dans le village de Naalin. Le groupe a
visité les domiciles d¹Ahmed Moussa et de Youssef Amera, tués lors de
manifestations contre la construction de la barrière de sécurité israélienne
: "Ils nous ont décrit comment cette barrière affecte leur vie quotidienne,
nous avons visité la zone où elle doit être construite et entendu leurs
objections."
Oren : "Nous avons affaire à des gens qui sont en train de perdre leur
gagne-pain. Le père d¹Ahmed nous a dit que ce qui l¹intéressait, c¹était la
paix, sa terre, et que celui qui a tiré sur son fils soit jugé. Cela ne fait
que 40 jours et, déjà, son ton est à l¹apaisement."
Oren ajoute : "Les habitants de Naalin comprennent les nécessités
sécuritaires du mur, ils ne se battent que pour modifier son tracé. Dans le
groupe israélien, il y avait même un colon qui nous a raconté comment se
passait la vie avec les Palestiniens de ce village."
Que le dialogue se poursuive
Après cette rencontre, une cérémonie était organisée à Beit Jala, où des
militants pour la paix ont été à l¹honneur pour leur travail. L¹un d¹entre
eux était Ismail Hatib, qui a fait don des organes de son fils à un
Israélien. Hatib : "La chose la plus importante dans ce monde est la vie
humaine. Si j¹ai perdu mon fils et que je peux aider un autre être humain,
israélien ou palestinien, c¹est cela qui compte."
Le co-président [palestinien] du Cercle, Abou Awwad, parle des expériences
de sa délégation en visitant le kibboutz Kfar Aza : "Avec les habitants,
nous avons parlé de la coexistence et de la coopération agricole qui
existaient avant l¹an 2 000, et du fait que le seul contact aujourd¹hui
passe par la violence."
"Plus tard, nous avons rendu visite à la veuve de Jimmy Kdoshim. Il a été
très difficile de l¹entendre parler de son expérience. Elle vit avec les
images du drame, et nous pouvons être en sympathie avec elle parce que tous,
nous connaissons cela. Mes frères ont été tués par l¹armée israélienne.
Chacun, dans la délégation palestinienne, a éprouvé de l¹empathie et s¹est
ouvert sur ses propres expériences."
"Ce qui rend son histoire encore plus tragique, c¹est qu¹elle et son mari
travaillaient à la paix et à la réconciliation entre les deux côtés. Nous
avons discuté des différents aspects de la situation et de la manière nous
pouvions promouvoir le dialogue. L¹essentiel est que le dialogue se
poursuive entre nous, les gens ordinaires. Il faut que nous nous
comprenions, car le gros problème est que nous n¹aimons pas l¹autre, le
différent. Quand nous aurons changé cela, nous pourrons agir vraiment."
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