prix nobel de medecine avevc le prof montagnier
professeur jean paul lévy:
<!--[if !supportEmptyParas]--><!--[endif]--> J'étais passé aussi chez un neurologue qui m'avait fait comprendre qu'il valait mieux ne pas s'appeler Lévy pour postuler chez lui... À La Salpêtrière, il y avait à l'époque un groupe d'antisémites assez virulents. À Lariboisière, j'ai connu plus tard un chef de service juif, dont on m'avait raconté que dans les années 1940 ses collègues lui avaient interdit l'entrée de la Salpêtrière. Une seule fois, beaucoup plus tard, Jean Bernard a évoqué devant moi un éventuel lien au judaïsme. Un jour où je lui disais que j'aimais bien Stegg, un urologue de Cochin, mais qu'il m'agaçait avec ses histoires de judaïsme quelque peu militant. Il m'a répondu " ces gens-là sont très pieux et nous en veulent de ne pas l'être ". Il me croyait israélite probablement, mais pour lui cela n'avait rigoureusement aucune signification. En fait, si mon grand-père paternel s'appelait Lévy, ma grand-mère paternelle, Marthe Decroix, était catholique, comme mes grands parents maternels. J'ai été élevé dans la religion catholique, mais toujours avec une ambiguïté à cause de mon nom. C'est peut-être pour cette raison que je me suis toujours senti entre deux mondes. Mais, pour en finir avec mes difficultés à trouver des places d'externat, le vrai problème était ailleurs, vous n'aviez aucune chance d'entrer dans bien des grands services si vous n'étiez pas du sérail, ou d'une bonne bourgeoisie dorée sur tranche. J'étais fils de dentistes quelconques à Reims. C'est sans doute outrecuidant de ma part, mais je dois avouer que j'ai ressenti très tôt un certain mépris pour le milieu médical, un mépris humain, qui s'est doublé beaucoup plus tard, quand je l'ai bien connu, d'un certain mépris (le mot est trop fort, mais je n'en trouve pas d'autre - une faible considération pourrait-on dire) pour sa médiocrité intellectuelle. C'est une autre histoire.