Milan Kundera accusé de n'importe quoi

On accuse Milan Kundera de n'importe quoi ; vous avouerai-je que je n'ai jamais dépassé la page 20, il m'endort. Est-ce une raison pour l'envoyer périr en Sibérie, je ne crois pas.

Que ceux qui n'ont jamais eu peur lui jette la première pierre.

http://www.primo-europe.org/selection.php?numdoc=Do-749841751

Meme si c'est vrai, Kundera etait un gamin de 20 ans.

Telle quelle elle est decrite, la denoncation de Kundera a l'aire d'etre "de base", on n'envoyait pas au GULAG juste a cause de cela.

Il faut ajouter qqs mots a propos Kundera. Il interdit de traduir ses oeuvres en sa langue maternelle et bien qu'il soit l'ecrivain tcheque le plus connu, il n'est pas aime du tout de ses compatriotes. Je ne sais pas pourquoi exactemment.
Il y en a quelques motifs.

Kundera est tcheque mais il est plutot ecrivain francais d'origine tcheque, ses relations avec ses langue et patrie rappelent dans une certaine mesure l'epopee d'Andrei Makine. Le dernier, comme Kundera s'est mis a ecrire en francais a l'age adulte, ce qui est phenomenal en soi. Au titre d'exemple, Nabokov ecrivait en anglais mieux qu'en Russe, mais l'anglais etait sa langue maternelle comme le russe. Les ecrivains de cet acabit , surtout sont parfois consideres comme "traitres" de leur langue et culture.

Neanmoins je sens qu'il existe ici qqch de plus profond.

Les pays de l'Europe de l'Est se sont liberes du jug communiste et ont regagne la democratie. C'est tres comfortable d'accuser l'occupation sovietique de tous les malheurs. En depis de cela , il est impossible d'ignorer certains faits de base. Un de ces faits de base est extremement desagreable: Personne n'a jamais ete force de travailler dans les nouvelles polices a l'image de KGB, des milliers d'informants qui ecrivaient les rapports sur leurs amis n'etaient pas non plus importes de l'URSS. Ils etaient "made in Tchekoslovakia".

et enfin, l'essentiel: lorseque il s'agit de la 2ieme guerre mondiale, on n'a aucun droit de juger. Par exemple, ceux qui denoncaient les Juifs etaient des salauds. Mais on n'a pas de droit a juger ceux qui n'ont OSE faire qqch. sauver ou aider aux Juifs voulait dire le danger de mort.

Par contre, dans l'URSS et dans les "democraties populaires" (apres la periode Stalinienne) le refus de collaborer avec la police secrete ne posait JAMAIS aucun danger mortel et rique de perdre la liberte non plus.
Pour etre incarcere il fallait vraiment se meler en une acitivite dissidente.

En revanche un tel refus pourait sans doute risquer une carriere. et donc tout l'histoire prend une autre tournure. Si tu denonces parce que t'as peur pour ta famille , c'est une chose, seul celui qui a fait face a une telle situation a le droit de jugement moral, mais si tu rapportes au "mecs en civil" parce que t'as peur de risquer ton succes professionel c'est une autre chose.

Kundera decrit ce conformisme collaborateur "production maison" et les Russes n'y sont pour rien, il pose davant eux le mirroir et la reflexion n'est pas tres belle.

Ta description des choses ne me semble pas tout a fait exacte. En URSS, au temps de Staline, on envoyait en Siberie a peu pres n'importe qui. Les raisons etaient multiples mais ne correspondaient pas souvent a la verite.
Staline etait paranoiaque, il voyait des complots partout et on fusillait ou on deportait allegrement.

C'est a ce point, que Staline et ses sbires ont reussi a modeler le comportement des Russes. Jusqu'a maintenant, il est tres difficile, meme en Israel, d'engager une conversation d'ordre politique avec une personne d'origine "sovietique". C'est bien simple, on ne te repondrera pas, on ne te dira ni oui (oui pouvait etre traduit par une balle dans la nuque) ou non (traduit par 10 ans au Goulag). Et donc, toute question, qui ne correspond pas a l'eventail des reponses toutes pretes, ne recoit aucune consideration.

Ce comportement s'est repandu dans toute l'Europe de l'Est. Les grands proces d'epuration (surtout sous l'accusation de titisme ou de sionisme) commencerent en 1948 et se poursuivirent jusqu'a la moitie des annees 50.

Il y eut des revoltes, en Allemagne de l'Est, en Pologne, en Hongrie car la marmite explosait. En 1968, la Tchecoslovaquie etait remise au pas par l'invasion des pays du pacte de Varsovie et une chape de plomb s'abattit sur ce pays.

Ne pas vouloir accuser les Sovietiques, c'est un peu leger, mais il est sur aussi que les populations "liberees" en 1945 y mirent eux aussi des leurs.

Georges, j'ai bien precise que j'avais en vue la periode POST-stalinienne.

D'abord, je connais rien de ce que tu racontes sur le compotement des russes en Israel. Je n'ai jamais rencontre personne qui ait peur de parler politique. On a rien a cacher: les russes gauchos sont aussi rares que les sephs francais gauchos.

Bien sur que les Sovietiques sont le peroraison de tout ce malheur communiste. outre cela, c'est hors de ma force d'avoir le sentiment de compassion pour les Hongrois, les Allemands et les Polonais qui sont devenus les victimes des Russes: les Allemands-c'est clair, les hongrois etaient presque nazis, et ils meritent bien le jug communiste.


Quand tu parles du communisme il faut bien distinguer entre la periode stalinienne et post-stalienne, a partir des annees 60s.

Un exemple concrete afin d'etre bref ( ce n'est pas de l'humour du tout)

1936-1954. Qqn a raconte une blague sur Staline. Lui recoit au moins 25 et celui qui a entendu mais n'a pas DENONCE a juge aussi en tant que complice.

Naturellement le pouvoir communiste est criminel et illegitime.
Ce que j'ai voulu dire est le suivant:

a partir de 1954 , pour etre arrete on avait besoin d'une ACTION concrete visant le pouvoir.
Exemples:
1. si l'on savait que tu avais les livres de Soljenitsine chez toi, tu aurais pu etre "invite" a une conversation a KGB ou on pouvait faire une perquisition. Mais d'habitude on ne t'arretait pas.
Pour se faire arrete il fallait etre plus actif.

2. ce qui demontre mon propos est le fait qu'il existait plein de blagues sur Khrushtchev et Brejniev, par contre il n'existe pas de blagues largement connus sur Staline a l'exception d'une:
"un mec arrive au camp en Siberie. On lui demande: " Combien as-tu recu"?
- 5 ans!
-Pourquoi?
-pour rien!
-Menteur! Pour "rien" on recoit 15 ans!"

3. De meme facon, KGB ne torturait pas phisiquement les arretes pendant les interrogations, contrairement a la periode stalinienne.
4. Prends en consideration que enfin, le communisme dans ces pays etait quand meme moins dur que dans son pays d'origine.
Je le repete et je le sais ( de mes propres parents): le refus de collaborer pouvait mettre en danger ton succes professionel mais il ne pouvait pas risquer ta liberte.

Voila un article interessant sur Kundera.

http://www.iht.com/articles/2008/10/17/europe/kundera.php

ce qui est étonnant c'est qu'il n'aime pas son peuple

je rappelle que l'ecrivain Yasmina reza l'a défendu

moi non plus je suis pas arrivée à lire plus de 10 pages mais enfin je ne suis pas un critere