Tous les ans, au moment de la cueillette des olives, c¹est la même chose.
Les colons s¹en prennent aux Palestiniens et les empêchent de récolter leurs
olives. Tous les ans, on a droit à un éditorial furieux d¹Ha¹aretz (et à
quelques autres articles, voire à quelques images à la télévision). Et tous
les ans, on se dit que l¹année prochaine, on n¹aura plus à traduire pareil
article. Et tous les ans, on recommence...]
Ha¹aretz, 22 octobre 2008
http://www.haaretz.com/hasen/spages/1030264.html
Négligence criminelle en Cisjordanie
Editorial de la rédaction d¹Ha¹aretz
Traduction : Gérard pour La Paix Maintenant
On aurait pu attendre des leaders des colons, y compris de rabbins
importants, une condamnation plus véhémente de leurs voisins juifs qui
incarnent l¹occupation dans ce qu¹elle a de plus dégoûtant. Mais ce sont les
autorités occupantes qui, à la fois sur le plan officiel et sur le plan
moral, ont la responsabilité de veiller au bien-être de la population
palestinienne. Toutes les attaques [de colons contre des Palestiniens lors
de cueillettes d¹olives, ndt] ont eu lieu dans les zones B et C, que les
accords d¹Oslo ont placées sous la seule responsabilité d¹Israël en matière
de sécurité. Le président Mahmoud Abbas a eu parfaitement raison de dire
qu¹Israël n¹a pas rempli son devoir en ne protégeant pas les agriculteurs
palestiniens des colons.
Les forces israéliennes de sécurité connaissent l¹identité des chefs
émeutiers et savent où les heurts se déroulent : au sud des collines de
Hebron, à Tel Rumeida et dans le centre de la Cisjordanie du Nord. Le moment
de la cueillette n¹est pas non plus exactement un secret militaire. Et
pourtant, cette année aussi (comme tous les ans), de petits groupes arrivent
à se rendre dans les oliveraies où ils cognent, volent, puis s¹en retournent
chez eux sains et saufs. Nul besoin de chercher à deviner comment les mêmes
forces de sécurité auraient traité des Palestiniens ou des militants pour la
paix qui auraient osé lever la main contre un colon ; allez voir du côté des
manifestations contre le Mur à Bil¹in ou à Na¹alin.
Ehoud Barak, le ministre responsable de l¹armée, souveraine dans les
territoires occupés, a dit lundi lors d¹une interview où il condamnait le
harcèlement des cueilleurs d¹olives par les colons, que l¹armée faisait un
"suprême effort" pour faire en sorte que les cueillettes aient lieu. Mais le
ministre s¹est en même temps abrité derrière des prétextes douteux : "Il y a
des centaines de sites, il n¹est pas possible d¹être partout à la fois." Il
serait intéressant de connaître la réaction de Barak s¹il s¹était agi de
Palestiniens qui discutent d¹éventuelles attaques contre des colons ou des
soldats ?
Dans la même interview, Barak disait que les dirigeants palestiniens étaient
incapables de prendre les décisions nécessaires pour parvenir à un accord de
paix définitif. Au lieu de s¹en prendre à la capacité de décision des
Palestiniens, Barak aurait mieux fait d¹en profiter pour devenir le premier
vice-premier ministre à prendre la décision de faire respecter l¹Etat de
droit dans ce qui relève de sa compétence et de se donner les moyens de le
faire. De leur côté, la police israélienne et le Shin Bet ne doivent plus,
eux non plus, tolérer les agissements honteux des colons qui attaquent les
cueilleurs d¹olives palestiniens.
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