Dalya Itzik, le cœur de la Knesset
Par David Bronner pour Guysen Israël NewsMardi 6 février 2007 à 17:01
Depuis quelques jours, le nom de Dalya Itzik est sur toutes les lèvres. La première femme à présider la Knesset est aussi la première femme à présider, par intérim, l’Etat d’Israël. La franchise de son sourire éclaire le visage d’une femme qui est entrée en politique pour servir la cause de la paix. Dalya Itzik parle comme l’enseignante qu’elle a été pendant près de vingt ans, avec conviction et simplicité.
Lundi 5 février, la Knesset célébrait son 58ème anniversaire. L’occasion pour le monde parlementaire israélien de célébrer la fête du nouvel an des arbres, et de multiplier les discours sur la nécessité d’adopter une Constitution en Israël, promise par David Ben Gourion en 1949, et qui reste un projet inachevé. L’adoption de lois fondamentales en Israël n’avait jamais vraiment convaincu, mais il semble bien que la 17ème Knesset va mettre en œuvre le projet constitutionnel israélien, et il sera probablement porté par Dalya Itzik.
Née en 1952 à Jérusalem, Dalya Itzik a grandi dans une famille religieuse. Dispensée de service militaire, elle étudie l’histoire et la littérature à l’Université hébraïque de Jérusalem, et poursuit des études de droit au Collège d’Herzliya. Elle entre finalement dans l’enseignement, après avoir suivi une formation à Jérusalem. Elle se marie, elle fait trois enfants.
Militante active du parti travailliste, elle devient l’adjointe en charge de l’éduction, auprès de Teddy Kolek (Z’L), le célèbre maire de Jérusalem. Elue pour la première fois membre de la Knesset en 1992, elle participe alors aux commissions parlementaires de l’Education, de la Culture, de la Science et de la Technologie et de la Condition féminine. Dès lors, elle poursuit un parcours politique sans faute : ministre de l’Environnement dans le gouvernement Barak en 1999, ministre de l’Industrie et du Commerce dans le premier gouvernement d’Ariel Sharon en 2001. En 2003, elle devient présidente du groupe travailliste à la Knesset. En 2005, elle est nommée ministre de la Communication dans le troisième gouvernement Sharon. A la création de Kadima, avec Shimon Pérès et Haïm Ramon, elle suit Ariel Sharon et quitte le parti travailliste. Elle est élue présidente de la 17ème Knesset avec une forte majorité le 4 mai 2006.
Lundi 5 février, Dalya Itzik a ouvert la session parlementaire en prononçant un discours appelant aux réformes, et à l’introspection aussi, "nous commettons tous des erreurs, nous devons apprendre à les reconnaître, et à faire en sorte de ne pas les répéter" a-t-elle déclaré dans son discours inaugural. Et quelques heures plus tôt, Dalya Itzik recevait une délégation de journalistes français issus de la presse écrite, radio et télé, accompagnée par des responsables de l’Union des Patrons Juifs de France : Edouad Amiach, Claude Baruch et Victor Curiel, qui soucieux de montrer une autre image d’Israël, ont organisé le voyage.
Invités à déjeuner dans une salle privée du restaurant de la Knesset, elle ne manque pas de faire honneur à ses hôtes, en rappelant l’importance de la France dans le monde, et l’importance de la France en Israël.
Avant les visites de plusieurs membres de la Knesset ou ministres comme Sylvain Shalom, Elie Yshaï, David Tal, Raleb Majadele ou Haïm Amselem, la présidente de la Knesset annonce qu’elle vient du camp de la paix, mais rappelle qu’aucun Premier ministre israélien ne s’est jamais engagé à partager Jérusalem. Dalya Itzik croit aussi au dialogue avec les voisins d’Israël mais regrette que "de l’autre côté de la frontière, ils ont construit une infrastructure de guerre, alors que nous avons construit une infrastructure de paix". Et elle montre combien les tentatives de faire avancer le dialogue et la paix demeurent vaines, "Nous sommes sortis de Gaza, nous avons payé un prix fort. Sharon a quitté son parti, le Likoud, pour aller de l’avant. Et chaque jour, nous sommes bombardés à Sdérot. Que dois-je dire à mes amis de droite qui me répètent que nous avons commis une erreur ? Ce n’est plus un problème de territoire, alors ?"
Dalya Itzik explique aux journalistes pourquoi la menace iranienne est un véritable traumatisme en Israël ; la société israélienne est composée d’immigrants qui ont fui des régimes souvent totalitaires, ils viennent de pays où ils ont souffert, pays dans lesquels la vie juive n’existe plus, "Ceux qui ont vécu et témoigné de la destruction du monde dans lequel ils vivaient, sont les premiers à prendre au sérieux les menaces de destruction d’Israël"...
"Aujourd’hui, 58ème anniversaire de la naissance de la Knesset, nous célébrons deux miracles : la naissance de l’Etat d’Israël, et la création d’un Etat démocratique auquel la société israélienne est très attachée" a déclaré Dalya Itzik. Les Israéliens sont aussi attachés à la paix, "et c’est la cause pour laquelle je me bats, c’est ma seule ambition : la paix. A mon fils qui part à l’armée, je dis : "J’ai tout fait, saches que j’ai vraiment tout fait, et que je ferai tout, pour éviter la guerre."
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