Apres négociations sur l'itinéraire parisien
http://www.lemonde.fr/la-guerre-de-gaza/article/2009/01/09/apres-negociations-sur-l-itineraire-parisien_1139838_1137859.html#ens_id=1106055
ur "l'échelle de Richter des manifestations", selon l'expression d'un fonctionnaire de la préfecture de police de Paris, celle-ci se situe tout en haut. La manifestation de soutien au peuple de Gaza, prévue samedi 10 janvier à Paris et dans plusieurs villes de province, suscite l'inquiétude de la police, échaudée par les incidents qui ont marqué celle du 3 janvier. Le trajet du défilé fait ainsi l'objet de discussions serrées avec les organisateurs.
L'ouest de la capitale est proscrit, en raison de la présence des grands magasins et des ambassades. Interdite aussi, l'esplanade des Invalides comme point d'arrivée qui rappelle les mauvais souvenirs liés aux manifestations anti-CPE. Dans les quartiers est, qui accueillent traditionnellement les cortèges, la préfecture veut éviter les artères commerçantes, et celles où figurent des magasins d'alimentation casher pouvant être pris pour cibles. Elle tient à son idée : République-Nation, en passant par le Père-Lachaise.
Dans une circulaire aux préfets sur la "gestion des manifestations liées au conflit du Proche-Orient" datée du 6 janvier, la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, rappelle le décret du 23 octobre 1935 qui soumet à l'autorisation préfectorale le trajet. "Vous devez veiller à ce que les modalités du déroulement de ces manifestations (itinéraire, jour, heure) et les conditions d'organisation de leur propre service d'ordre permettent d'éviter les risques de confrontation et de débordement", écrit la ministre en insistant sur l'"implication personnelle" des préfets.
A Paris, malgré des difficultés liées aux récupérations après la forte mobilisation pour les fêtes de fin d'année, 15 compagnies mobiles devraient être déployées, deux fois plus que le 3 janvier. L'accent sera aussi mis sur une surveillance renforcée des jeunes venant de banlieue par le RER, et sur "le filmage" du cortège. Les incidents du 3 janvier s'étaient traduits par 17 gardes à vue. Isabelle Mandraud