Israël va annoncer un cessez-le-feu unilatéral, le Hamas menace de continuer
Israël s'apprêtait à proclamer samedi soir un cessez-le-feu unilatéral dans la bande de Gaza après 22 jours de guerre contre le Hamas, qui a menacé de poursuivre les combats en l'absence de retrait des troupes israéliennes du territoire palestinien. Evènement
Selon la télévision publique israélienne, le Premier ministre Ehud Olmert a informé samedi soir le président égyptien Hosni Moubarak de la décision israélienne, avant même son annonce officielle.
M. Olmert doit annoncer "à l'issue de la réunion du cabinet (de sécurité) de ce soir une cessation unilatérale des hostilités dans la bande de Gaza", où plus de 1.200 Palestiniens ont été tués depuis le 27 décembre, a indiqué à l'AFP un responsable gouvernemental.
Mais "si le Hamas tire sur des forces israéliennes ou des roquettes contre Israël, Israël se réserve le droit de riposter", a-t-il poursuivi.
L'armée devrait rester sur place en attendant un cessez-le-feu définitif. La réunion du cabinet de sécurité a débuté vers 17H30 GMT.
Ce sera la première fois dans son histoire qu'Israël décrètera un cessez-le-feu unilatéral à l'issue d'un de ses conflits.
Mais un chef du Hamas basé à Beyrouth, Oussama Hamdane, a prévenu que "la résistance et la confrontation se poursuivront (...) tant que (l'armée israélienne) restera à Gaza".
Les chefs du Hamas en exil exigent un cessez-le-feu de la part d'Israël, mais aussi le retrait des troupes israéliennes, la levée du blocus et l'ouverture des points de passage du territoire.
"Après trois semaines de l'opération +Plomb durci+, nous sommes très proches des objectifs et de la consolidation des acquis par des accords diplomatiques", avait auparavant relevé Ehud Barak.
Israël a décidé de cesser son offensive, la plus vaste et meurtrière campagne militaire israélienne jamais lancée à Gaza, après avoir reçu des assurances américaines sur un arrêt de la contrebande d'armes vers le territoire palestinien, selon un responsable gouvernemental.
La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a signé avec son homologue israélienne Tzipi Livni un accord bilatéral à cette fin mais leur homologue égyptien Ahmed Aboul Gheit, dont le pays a une frontière avec le territoire palestinien, a affirmé que son pays n'était pas "lié" par cet accord.
Dans une lettre commune envoyée aux dirigeants israélien et égyptien, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni se sont dits pour leur part prêts à contribuer à la lutte contre cette contrebande d'armes.
L'Egypte a de son côté annoncé la tenue d'un sommet en présence de chefs d'Etat et de gouvernement, en particulier d'Europe, ainsi que du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, dimanche à Charm el-Cheikh (Sinaï).
L'Espagne, l'Italie, la Turquie ainsi que la Jordanie - représentée par le roi Abdallah II - doivent participer à ce sommet. M. Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas n'y ont pas été conviés.
Le président Nicolas Sarkozy, qui selon l'Elysée co-présidera le sommet avec son homologue égyptien, se rendra ensuite à Jérusalem pour s'entretenir avec le Premier ministre israélien.
Depuis le début du conflit le 27 décembre, l'Egypte a mené une médiation pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu négocié entre Israël et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.
L'un des principaux objectifs d'Israël pendant ses opérations a été de tenter de couper, en les bombardant, les tunnels de ravitaillement du Hamas pour faire entrer des armes et des roquettes de moyenne portée, qui ont touché des localités israéliennes éloignées pour certaines de plus de 40 km de Gaza.
Selon un porte-parole militaire, l'armée de l'air a bombardé samedi quelque 70 tunnels de contrebande entre l'Egypte et Gaza.
Sur le terrain, les attaques israéliennes se sont poursuivies de manière sporadique faisant une dizaine de morts, dont deux frères de 5 et 7 ans tués dans un bombardement alors qu'ils étaient réfugiés dans une école de l'ONU à Beit Lahya (nord), selon des sources médicales et des témoins.
La mère de ces deux enfants a elles eu les jambes brûlées, selon les mêmes sources.
"Cela illustre à nouveau la tragédie de Gaza. Il n'y a aucun lieu sûr et même une installation des Nations unies n'y est pas en sécurité", a déclaré Christopher Gunness, porte-parole de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour l'aide aux Palestiniens.
De leur côté, des Palestiniens ont tiré 23 roquettes et obus de mortiers en direction d'Israël, sans faire de blessé, selon une source policière israélienne.
Treize soldats israéliens ont été blessés dont six grièvement dans la bande de Gaza, selon une source militaire.
En trois semaines d'offensive, au moins 1.203 Palestiniens ont été tués, dont 410 enfants et 108 femmes, et plus de 5.300 blessés, selon les services d'urgence de Gaza. D'après le Centre palestinien des droits de l'Homme à Gaza, 65% des morts sont des civils.
Côté israélien, 10 militaires et trois civils ont péri durant la même période.