memoire de catherine clement

la soeur de jerome clement dont hier guitl a parlé


Lévi-Strauss, Foucault, BHL, Mitterrand... Bonnes feuilles
Le Who's Who de Catherine Clément
Par Grégoire Leménager
Cacique à l'agrég de philo à 22 ans, universitaire puis journaliste et romancière à succès, Catherine Clément se souvient dans «Mémoire» des grandes rencontres de sa vie. Bonnes feuilles


D.R.
Née en 1939 d'une famille mi-juive mi-catholique, Catherine Clément est l'auteur d'une vingtaine de romans (dont "Pour l'amour de l'Inde", "la Putain du diable"...) et d'autant d'essais consacrés à Lévi-Strauss, Lacan, Freud...

Parce qu'elle se trouvait «laide», une adolescente décida un jour d'être «première avec obstination». Cela donna Catherine Clément: «cacique» à l'agreg de philo à 22 ans, normalienne et auteur de best-sellers, la conteuse de «Pour l'amour de l'Inde» égrène aujourd'hui ses souvenirs avec l'allégresse de l'élève surdouée détaillant, devant des camarades, un CV peu commun. L'ancienne assistante de Jankélévitch, dont les grands-parents juifs furent gazés lorsqu'elle avait 5 ans, y explique notamment avoir «voulu devenir philosophe pour comprendre comment Auschwitz fut possible»; s'être passionnée pour la psychanalyse en écoutant Lacan, et pour le structuralisme en côtoyant Lévi-Strauss; avoir interviewé Zitrone pour « le Monde », et Sartre pour «le Matin», dont elle dirigea les pages culturelles après quinze ans d'enseignement à l'Université.



©Fabienne Servan-Schreiber
Catherine Clément au Parlement indien, en 1988, avec Henri Weber et Roderich.

A ceux qui peuplent sa «Mémoire», de sa chère Hélène Cixous à son frère adoré, Jérôme Clément, en passant par Sollers, Senghor et Mère Teresa, cette battante rend hommage dans des croquis pleins de vivacité. Ils racontent son engagement au PCF en 68 (pour préserver « les livres, le savoir, la transmission », assume-t-elle); sa vie de femme de diplomate en Inde, à Vienne et Dakar; ses fonctions au Quai d'Orsay dans les années 1980; sa proximité avec Mitterrand et Chirac.


Elle n'a jamais oublié le « regard de haine qu'un philosophe marxiste jeta sur [s]on petit qui n'avait pas un mois » (c'était Althusser). Elle lui répond avec ce livre: c'est le «Who's who» d'une féministe passionnée qui a choisi de diriger sa vie, en occupant plus d'une case sur l'échiquier intellectuel du second XXe siècle.


G.L.


« Mémoire », par Catherine Clément, Stock, 592 p. 24 euros (en librairie
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