Israël poursuit son retrait de Gaza où Ban Ki-moon est attendu
L'armée israélienne poursuivait mardi son retrait de Gaza où le chef de l'ONU Ban Ki-moon doit effectuer une visite au cours de laquelle il inspectera des bâtiments onusiens endommagés lors de l'offensive israélienne qui a dévasté le territoire palestinien.
M. Ban sera le premier responsable international de ce rang à se rendre dans la bande de Gaza depuis la violente prise de pouvoir par les islamistes du Hamas au détriment de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas en juin 2007.
Il doit notamment inspecter une école de l'ONU touchée dans un bombardement israélien et d'autres bâtiments onusiens, selon des sources palestiniennes.
M. Ban n'a prévu aucune rencontre avec des responsables du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par l'Occident et par Israël.
Après Gaza, le secrétaire général de l'ONU doit visiter la ville israélienne de Sdérot, distante de quelque 5 km et cible privilégiée pendant huit ans des tirs de roquettes palestinienne depuis la bande de Gaza.
Sur le terrain, l'armée israélienne poursuivait son retrait graduel du territoire palestinien au troisième jour d'un cessez-le-feu qu'Israël et le Hamas ont proclamé chacun de leur côté.
"Nous réduisons progressivement le nombre de nos troupes dans la bande de Gaza mais nous maintenons des unités en alerte à l'extérieur (de l'enclave, ndlr) pour pouvoir faire face rapidement à toute éventualité", a déclaré à l'AFP un haut responsable du ministère de la Défense.
"L'armée de l'air continue de surveiller toute la bande de Gaza. Nous espérons que le Hamas maintiendra le calme après avoir compris l'étendue des dégâts dont il est responsable de par son comportement", a-t-il dit.
Il a refusé de dire si le retrait total aurait lieu avant la prestation de serment du prochain président des Etats-Unis Barack Obama prévue à 17H00 GMT à Washington.
"Cela dépendra des réalités sur le terrain", a-t-il dit.
A la question de savoir si l'armée se retirerait de la bande de Gaza avant la prestation de serment de Barack Obama, une porte-parole de l'armée, Avital Leibovich a répondu que "pour l'instant, personne (en Israël) ne parle de retrait total des troupes".
Le chef de l'opposition de droite israélienne Benjamin Netanyahu, donné favori par les sondages pour devenir le prochain Premier ministre, a affirmé mardi que M. Obama comprenait la "détresse" des Israéliens et "la cruauté des ennemis que nous combattons".
La porte-parole de l'armée a en outre affirmé que le calme avait régné pour une deuxième nuit consécutive dans la bande de Gaza et qu'aucun incident n'avait été signalé dans le territoire palestinien depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu dimanche.
Des témoins palestiniens ont cependant affirmé que des navires de guerre israéliens tiraient des obus dans la matinée des obus sur la zone littoral dans le nord de la bande de Gaza. Un Palestinien a été blessé par ces tirs, selon des sources médicales.
Dans le centre du territoire, près du point de passage de Kissoufim des bulldozers et des tanks ont pénétré de quelques centaines de mètres à l'intérieur de la bande de Gaza où ils ont nivelé quelque 50 hectares de terrain, avant d'en ressortir mardi à l'aube, toujours selon des témoins.
Deux enfants palestiniens ont été tués dans un quartier de Gaza-ville en jouant avec un obus israélien non explosé tiré lors de l'offensive, ont indiqué des sources médicales.
Par ailleurs, des responsables israéliens de la défense cités par la radio militaire ont affirmé que le Hamas disposait d'encore d'un stock de 1.200 roquettes.
Durant l'opération, l'armée israélienne est parvenue à détruire 80% des tunnels reliant l'Egypte au sud de la bande de Gaza et servant à l'approvisionnement du Hamas notamment en armement, selon ces responsables qui ont souligné que les islamistes seront en mesure d'en rouvrir une partie.
Le Hamas, dont le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a proclamé une "victoire historique" contre Israël, avait minimisé lundi les pertes subies lors de l'offensive, se disant toujours en mesure de tirer des roquettes sur l'Etat hébreu.
En trois semaines, au moins 1.315 Palestiniens ont été tués, dont 410 enfants et 108 femmes, et plus de 5.300 blessés, selon les services d'urgence de Gaza. Côté israélien, 10 militaires et trois civils sont morts.
Sur le plan diplomatique, les dirigeants arabes devaient achever mardi un sommet au Koweït largement consacré à l'offensive israélienne à Gaza, qui les a divisés, et à la reconstruction du territoire palestinien.
Le roi Abdallah d'Arabie saoudite y a annoncé lundi l'octroi d'un milliard de dollars à cette fin.
Photo Anja Niedringhaus/AFP
http://actu.orange.fr/articles/a-la-une/Israel-poursuit-son-retrait-de-Gaza-ou-Ban-Ki-moon-est-attendu.html