Le 7 février Israël et le Hamas feront la trêve

Le 7 février Israël et le Hamas feront la trêve

Par Guillaume Borrione pour Guysen International News

Jeudi 5 février 2009 à 16:17

Selon la très officielle agence égyptienne Middle East News Agency (MENA), le Hamas devrait donner sa réponse samedi 7 février à la proposition de trêve avec Israël dans la bande de Gaza avancée par l’Egypte. Les négociations sont rudes, et les désaccords subsistent. En revanche tous les éléments sont sur la table pour qu’aboutisse une trêve durable entre l’Etat hébreu et les terroristes du Hamas.
Des discussions entre des officiels du renseignement égyptien et une délégation du Hamas s’étaient terminées mercredi 4 février sans que le moindre accord soit conclu. Selon les terroristes du Hamas, les propositions israéliennes, parvenues par le biais du médiateur égyptien, manquent de précision.

Un officiel anonyme a pourtant déclaré ce jeudi 5 février à l’agence MENA que la délégation du Hamas « reviendra au Caire samedi 7 février pour donner sa réponse définitive aux égyptiens ».
Pendant ce temps, un représentant du Hamas, Salah al-Bardawil, a déclaré au journal égyptien Al-Ahram jeudi 5 février que l’Egypte et les islamistes du Hamas sont parvenus à rédiger un projet d’accord pour un cessez-le-feu.

Selon lui, ce projet prévoit une trêve d’une durée d’un an et demi entre le Hamas et Israël. Il inclurait également l’ouverture de tous les points de passages pour 80% des biens, tout en précisant qu’il restera à déterminer quels seront exactement les biens qui seront autorisés à passer. Le terminal de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, sera quant à lui fermé de temps en temps.

Il a aussi indiqué qu’Israël a rejeté la proposition qui lui était faite de poster des observateurs internationaux à Rafah. Un autre membre de la délégation du Hamas, Mohamed Nasr, a déclaré pour sa part à la télévision qatari Al-Jazeera qu’Israël avait présenté sa propre offre à l’Egypte, mais que la question de l’ouverture des points de passage n’était pas claire.

Depuis la fin de l’offensive israélienne de 22 jours dans la bande de Gaza, les différentes factions du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) et l’Etat hébreu ont entamé des pourparlers par le biais des médiateurs égyptiens afin de parvenir à une trêve sur le long terme.

Les deux parties ont déclaré chacune de leur côté un cessez-le-feu séparé le 18 janvier dernier. Néanmoins, les violences n’ont pas cessé pour autant : le Hamas a tiré mortiers et roquettes sur Israël qui a répondu aux agressions. Le Hamas souhaite qu’Israël et l’Egypte rouvrent les points de passage avec Gaza afin que biens et personnes puissent circuler librement.

Un haut représentant du Hamas, Moussa Abou Marzouk, a signalé mercredi 4 février que les Israéliens avaient offert de rouvrir les points de passage à 70% de leur capacité. Il a toutefois précisé que le Hamas souhaitait qu’Israël précise davantage les termes de son engagement.

L’Egypte de son côté a fait pression sur les deux parties pour que tout accord conclu comprenne une trêve d’un an et demi. L’Etat juif a affiché sa préférence pour une trêve d’un an dont le cadre ne lierait pas les parties et ne serait pas contraignant pour Israël.

Un point clef sur lequel butte toutes les négociations est le point de passage de Rafah que le Hamas souhaite voir complètement rouvert, avec un contrôle effectué par des troupes turques comme le prévoyait un plan resté en suspens et proposé il y a trois ans par les USA. L’Egypte s’oppose à une telle éventualité, et table plutôt sur des forces loyales au président palestinien Mahmoud Abbas au poste frontière, ce que le Hamas exclut par-dessus tout.

Une autre question reste ouverte. Il s’agit de la requête israélienne de créer une zone tampon de 500 mètres dans le secteur considéré comme un ‘paramètre de sécurité’ du côté palestinien de la frontière entre Gaza et Israël.

L’Etat hébreu cherche ainsi à éviter que des terroristes armés n’entrent dans cette zone et placent des charges explosives, comme lors de l’attentat à Kissoufim le 27 janvier dernier, ou creusent des tunnels, pour enlever des soldats notamment, comme ce fut le cas pour le soldat-franco-israélien Guilad Shalit en 2006.

Celui-ci fait d’ailleurs l’objet d’une attention toute particulière dans les négociations. Israël demande que même une ouverture partielle des points de passage soit liée à des progrès dans la libération de Guilad Shalit. Il s’agirait, par exemple, de fournir des informations tangibles prouvant que le soldat est toujours en vie.

Jusqu’à présent, le Hamas a toujours refusé de lier le sort du soldat franco-israélien à la réouverture des points de passage. L’Egypte a exprimé son incertitude dans ce dossier, doutant de ses capacités à faire pression sur le Hamas. Le Caire a néanmoins promis à Israël qu’elle ferait tous ce qui est en son pouvoir pour parvenir à la libération de Guilad Shalit.

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