j'ai 18 ans et je vais mourir -
c'est un concours international pour ado -
et voici le premier prix.
il y a eu un concours au lycée, en forme de journal intime - je suis tombée dessus par hasard, ci-dessous le premier prix.
Margaux Rouillée
J’ai 18 ans et je vais mourir
1er Prix, catégorie 15-16 ans
Vendredi 30 Novembre 1944
Je me nomme Sarah Goldstein, j’ai 18 ans, je suis née à Budapest en Hongrie, ma mère s’appelle Magda, mon père Joseph, ma soeur Madeleine, et cela doit faire 11 jours que je suis enfermée au milieu de nulle part sans même savoir pourquoi.
C'est ici que je débute mon journal, sur cette page à demi déchirée. Une page que j'ai dû troquer contre un précieux morceau de pain. Cela faisait longtemps que je désirais faire le résumé de ma vie. Mais je n’avais jamais trouvé des raisons assez fortes pour me décider. Je crois qu'il n'y a pas meilleure circonstance aujourd'hui. La vision de l’horreur, des cadavres gisants sur le sol, une odeur nauséabonde, tout cela fait désormais partie de mon quotidien.
C’est pourquoi il faut que je l’écrive.
Depuis mon arrivée, une seule question me poursuit : Où suis-je ? Tout ce que je sais, c'est que je suis en pleine nature, entourée de vastes champs, avec des milliers d'autres femmes qui, comme moi, ne sont vêtues que d'un vulgaire drap de tissu à rayures. Et que nous sommes entourées de fils de fer barbelés et de clôtures électrifiées. Il neige, et je suis pieds nus. Je suis frigorifiée et je n'ai rien pour me protéger. Je suis affamée et je n'ai rien à manger. Et par-dessus tout, je suis terrorisée. Il n'y a personne pour me rassurer. Personne que je connaisse.
Je suis seule et pourtant si surveillée. Le jour de notre arrivée, nous étions trois : ma mère, ma soeur et moi. Quand le train s'est arrêté, il y avait des Allemands, qui tenaient en laisse des chiens qui aboyaient férocement, mais il y avait aussi des gens qui, comme moi aujourd'hui, ne portaient que d’informes habits en grosse toile. Des soldats nous ont séparées, ma mère, ma soeur et moi. J'ai dû me diriger vers la droite, ma mère et ma soeur à gauche. Quelques minutes après la séparation, toutes les femmes ont été regroupées dans une salle où l'on nous a dit de nous déshabiller et de déposer tout objet susceptible d'avoir de la valeur… Puis on nous a coupé les cheveux, rasées serait plus exact. Ma si belle chevelure brune à laquelle je tenais, comme la plupart des jeunes filles et femmes qui se trouvaient avec moi…
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http://www.leaweb.org/lw/Adumanuscrits%5C%5C2008WRouilee.pdf
je veux bien avoir votre avis.