Turquie-Israël :Les relations n'en finissent plus de se

Lors d'une interview accordée à l'agence de presse britannique 'Reuters' et à deux journaux turcs vendredi 13 février, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que le résultat des élections israéliennes du 10 février dernier, « l'attristent », et qu'elles constituent un « tableau noir » pour l'avenir de la paix au Moyen-Orient.

« Avec le cessez-le-feu, l'embargo (sur Gaza) devrait être levé. Les Palestiniens devraient être libérés de cette prison à ciel ouvert où ils vivent actuellement, c'est contre les droits de l'Homme » a-t-il déclaré.

Voulant justifier sa critique contre Israël, il a ajouté : « Nous devons distinguer le peuple israélien du gouvernement israélien. L'antisémitisme est un crime contre l'humanité. Mais il en va de même pour l'islamophobie ».

Des remarques faisant suite aux manifestations anti-israéliennes en Turquie durant l'opération 'Plomb-durci' et à l'incident au sommet de Davos avec le président israélien Shimon Peres.

Suite à cet incident, le général Avi Mizrahi avait déclaré la semaine dernière que M. Erdogan devrait « se regarder dans la glace » avant de critiquer les autres, faisant référence au génocide arménien, à « l'oppression » des Kurdes et à « l'occupation » turque du nord de Chypre.

Après les appels de M. Erdogan à expulser Israël de l'ONU, M. Mizrahi a suggéré en retour que l'ONU expulse la Turquie. Des déclarations qui ne sont pas sans raidir un peu plus les relations déjà tendues entre la Turquie et Israël.

Gabby Levy, l'ambassadeur israélien à Ankara, a été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères afin de s'expliquer. L'appareil militaire turc a qualifié les remarques du général israélien « d'inacceptables » et pouvant « nuire aux intérêts nationaux entre les deux pays ».

Conscient des enjeux, économiques mais aussi diplomatiques, le bureau des porte-paroles de Tsahal a publié un communiqué désavouant M. Mizrahi et expliquant que ses positions n'étaient pas celles de l'armée.