Les champions juifs dans l'histoire : des sportifs face à
l'antisémitisme
de Philippe assoulen -
Editeur : IMAGO
Prix 19 euros
La fin du XIXe siècle voit le sport se développer dans de nombreux pays européens.
Mais le racisme exclut les juifs de cet élan, les prétendant en marge des
nations et physiquement dégénérés. Toutefois, dans la diaspora, dès les
premiers jeux Olympiques, en 1896, de grands champions viendront démentir le
préjugé et mieux s’intégrer dans leur pays d’adoption. Et le mouvement sioniste,
qui prend son essor dans ses années, fera siennes les valeurs du sport.
En dépit de la montée de l’antisémitisme, puis de l’antisionisme, des athlètes
juifs seront présents dans les grandes compétitions tout au long du XXe siècle,
y compris en 1936 aux jeux Olympiques de Berlin, en dépit de l’aversion
hitlérienne. En 1972, les jeux Olympiques de Munich, théâtre du massacre de la
délégation israélienne par un commando de l’OLP, constitue un paroxysme tragique
des enjeux et des préventions impliquant des sportifs juifs.
Enfin, aux récits des exploits les plus emblématiques vient s’adjoindre un
petit dictionnaire des champions juifs. L’ouvrage est illustré d’une trentaine
de photos.
Philippe Assoulen a été journaliste. Il est actuellement conseil en
communication. Philippe Grimberg, psychanalyste et romancier, est l’auteur de
Un secret (adapté au cinéma par Claude Miller).
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Savez-vous que le Juif (Alfred Nakache) qui en 1941 a donné à la France des
médailles et un record du monde, a été déporté à Auschwitz? Je pense que le
livre parle aussi de Victor Young Perez, tunisien, champion du monde, boxeur,
mort pendant la marche de la mort d'Auschwitz. Certains anciens déportés se
souviennent que Perez a boxé à Auschwitz, et à gagné. Que c'était la victoire
de tous.
Young Perez, son histoire donne envie de pleurer. Wikipédia écrit qu'il y a eu
match nul contre le boxeur allemand bien nourri, mais les anciens déportés que
j'ai interrogé m'ont dit qu'il avait gagné.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Young_Perez
Champion du monde adulé
« Le petit Tunisois fut arrêté deux fois. La première, il fut interné au camp
de Drancy, d'où il réussit à s'évader vers fin 1943, c'est alors qu'il fit
visite à Bellières pour prendre son avis. Son manager lui conseille de gagner
le midi de la France, ce qu'il fit.
Mais là, après quelques temps, il fut gagné par le spleen de la grande capitale
qu'il adorait et revint à Paris où il fut arrêté et envoyé au camp d'Auschwitz.
C'était en 1944. Là-bas en Allemagne, dans ce camp au
nom qui fait passer des frissons quand on en parle, Young Perez, qui était un
enfant très doux, réussit à trouver une fonction aux usines.
Avec l'arrivée de l'armée russe, il part sur le chemin de la liberté. (c’est la
fameuse marche de la mort en plein mois
de janvier)
Il neige. Le froid intense ankylose ses membres. Le petit Youngki se couche sur
la neige, à bout de force. Son compagnon d'infortune, Bibi Burah, boxeur comme
lui se penche pour l'aider encore à poursuivre sa
route : « Vas, pars tout seul. C'est fini, je n'en peux plus. Je ne reverrai
plus le beau et chaud soleil de Tunisie. Adieu ! » La neige tombe, tombe
toujours et bientôt recouvre d'un linceul immaculé le
corps de notre brave petit gars qui porta haut et fier les pavillons français
et tunisiens sur tous les rings de boxe du monde. »
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Mer 18 Fév - 17:25