Les regrets d’Ehoud Olmert
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Par Julien Bahloul pour Guysen International News
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Jeudi 26 février 2009 à 16:44
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Le Premier ministre Ehoud Olmert est en fin de course. A l’instar de tous les dirigeants dans cette situation l’heure est au bilan, aux regrets, aux fiertés… Dans deux interventions différentes, E. Olmert a affirmé qu’il était à « un cheveu de parvenir à la paix avec les Palestiniens » mais également de rencontrer le ministre des Affaires étrangères syrien… |
Au cours d’une interview donnée mercredi 25 février à la 2 e chaine de télévision israélienne, Ehoud Olmert l’a assuré : il était à deux à doigts d’obtenir un entretien en tête-à-tête avec le chef de la diplomatie syrienne.
La rencontre aurait été annulée après que les négociations indirectes entre Damas et Jérusalem aient été suspendues. La Syrie avait décidé de stopper ses discussions avec l’Etat hébreu en réponse à l’opération ‘Plomb Durci’ dans la Bande de Gaza.
Ehoud Olmert a expliqué s’être rendu en Turquie le 22 décembre dernier, à l’invitation du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. « Le ministre des Affaires étrangères syrien était censé prendre l’avion cette nuit et me rejoindre à Ankara », a-t-il expliqué.
En revanche, il a nié avoir parlé de vive voix le président Assad. « Je n’ai pas eu Bashar al-Assad au téléphone. Je veux faire la paix avec la Syrie, c’est vrai, mais l’objectif n’est pas un appel téléphonique », a expliqué le Premier ministre.
Durant la nuit en question, Ehoud Olmert partageait un diner avec son homologue turc en pleine fête juive de Hanoukka. R. Erdogan avait alors offert des toupies traditionnelles aux petits enfants du Premier ministre israélien.
Pour Ehoud Olmert, à ce moment précis, la Syrie et Israël étaient très proches d’avoir des discussions directes.
Mais le dossier syrien n’est pas le seul sur lequel le Premier ministre a des regrets. Le même jour, il a affirmé avoir été à « un cheveux » d’un accord de paix final avec les Palestiniens.
S’exprimant lors d’une rencontre avec l’Association des chefs d’entreprises d’Israël, il a ainsi expliqué que « la paix était très proche. Mais malheureusement nous n’avons pas été capables de l’atteindre ».
C’est la raison pour laquelle il a appelé son successeur à reprendre le travail là où il s’était arrêté. « Le leader qui aura le courage et la force de prendre les décisions qui s’imposent et apporter la paix avec les Palestiniens sera capable de rester en poste trois mandats » a-t-il assuré.
Selon lui, Kadima ne doit pas entrer dans le prochain gouvernement si ce dernier construit de nouvelles localités en Judée-Samarie, mais il doit tout faire pour trouver un terrain d’entente avec le Likoud.
« Je voulais être celui qui prend ces difficiles décisions, mais la réalité de la politique en a décidé autrement » a déclaré Ehoud Olmert.
Autre décision de taille à prendre : celle liée à la libération de Guilad Shalit, soldat franco-israélien kidnappé par le Hamas en juin 2006.
« Il n’y a pas un jour sans que je ne pense à lui ou que je le vois devant moi. Sa photo est installée dans mon bureau depuis sa capture. C’est un sujet sensible, compliqué. Plus les gens en parlent, plus ils rendent sa libération complexe ».
Il a expliqué qu’il était évident que des prisonniers du Hamas, auteurs de crimes, seraient relâchés pour permettre le retour de Guilad Shalit.
« Il y a énormément de choses que nous sommes prêts à faire mais il y a également une ligne rouge que nous ne devons pas franchir. Une nation qui ne se fixe pas de limites, court à sa perte » a-t-il ajouté.
« Je veux voir Guilad rentrer chez lui le plus rapidement possible. J’espère de tout mon cœur y arriver avant mon départ ».
Ehoud Olmert a terminé son intervention en soutenant que « nous sommes un pays puissant. Nous avons les capacités de réaliser des choses à peine imaginables. Croyez-moi, je sais de quoi je parle. L’Etat
Un message qui devraient rassurer les Israéliens à l’heure où le pays est frappé par la crise économique et que l’horizon politique, par ailleurs incertain, est déjà critiqué par la communauté internationale.