Rice: le bouclier antimissile en Europe pour parer une attaque de l'Iran
Le projet de bouclier antimissile américain en Europe est destiné à protéger de menaces en provenance de l'Iran, a affirmé mercredi à Berlin la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.
"La menace que représentent les missiles iraniens s'accroît et nous avons besoin qu'on s'en occupe", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie allemande.
"Ces systèmes de missiles sont là pour répondre à des menaces liées au contexte de l'après 11-septembre", a-t-elle ajouté.
"Quiconque s'y connaissant vous dira que dix intercepteurs en Pologne et des sites de radars en République tchèque ne peuvent en aucun cas représenter une menace pour la Russie", a encore dit Mme Rice.
Le 22 janvier, les Etats-Unis ont officiellement demandé à la Pologne et à la République tchèque de servir de bases européennes à leur bouclier antimissile, s'attirant immédiatement les protestations les plus énergiques de Moscou.
La secrétaire d'Etat a aussi critiqué les récents propos du général Nikolaï Solovtsov, commandant en chef des forces stratégiques russes. Il avait déclaré que, si la Pologne et la République tchèque acceptaient l'installation sur leur sol du bouclier, il ne serait pas difficile pour la Russie de reprendre la production de missiles de portée intermédiaire et de les braquer sur ces sites.
"Je pense qu'il s'agissait d'un commentaire extrêmement maladroit", a dit Mme Rice.
Devant la conférence sur la sécurité de Munich, le 10 février, le président russe Vladimir Poutine avait déjà exprimé son opposition aux bases de défense antimissiles en projet. Il avait accusé les Etats-Unis de "déborder de leurs frontières dans tous les domaines" et de représenter un élément déstabilisateur dans le monde.
Les Etats-Unis, qui se sont déjà dotés d'un réseau de satellites d'alerte, de radars de détection, ainsi que d'intercepteurs de missiles en Alaska et en Californie, souhaitent compléter leur système de défense pour parer à d'éventuelles attaques d'"Etats voyous" comme l'Iran ou la Corée du Nord en déployant un système complémentaire en Europe pour un coût d'environ 1,6 milliard de dollars.
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