Guillerman fustige le comportement de la France à l'Onu
David Geller
dimanche 19 novembre 2006 - 13:17
L'attitude de la France ne cesse de provoquer l'étonnement et la colère en Israël ces dernières semaines. Après les menaces françaises, promettant d'abattre les avions israéliens patrouillant dans le ciel libanais, c'est au tour des diplomates français à l'Onu de rallier une nouvelle fois la cause arabe.
"La France s'est mobilisée avec acharnement pour convaincre les autres pays européens qui avaient décidé de s'abstenir de soutenir la résolution recommandant la création d'une commission d'enquête internationale concernant l'incident tragique de Bet Hanoun", révèle ce dimanche l'ambassadeur israélien à l'Onu Dan Guillerman, interviewé par le quotidien de gauche Haaretz.
"Les Français se sont montrés même plus engagés que la mission diplomatique du Qatar qui était à l'origine de cette initiative. Ils ont fait preuve de compréhension pour les terroristes palestiniens tout en ignorant ostensiblement la douleur des victimes civiles israéliennes" a poursuivi le diplomate israélien. Dan Guillerman a estimé que le comportement de la France était dû aux récents incidents opposant la Finul à Tsahal au Sud-Liban.
L'ambassadeur israélien n'a pas manqué de faire savoir son mécontentement aux diplomates français au cours de son discours précédant le vote à l'Assemblée générale des Nations-Unies. S'adressant à son homologue français, M. Guillerman a lancé: "Est-ce que vous enverriez des fleurs aux terroristes si une localité française était bombardée de telle sorte ?".
Le chef du gouvernement, Ehoud Olmert, a également dénoncé ce matin le comportement des Nations-Unies, à l'ouverture du Conseil des ministres. "Cette décision de l'Onu est très grave. Ce sont les terroristes qui lancent des roquettes dans le but d'assassiner délibérément des civils israéliens qu'il faut condamner. Tous ces donneurs de leçons ne trouvent jamais utile de condamner ces attaques", a souligné le Premier ministre.
La ministre des Affaires étrangères, Tsippi Livni, a de son côté cherché à dissimuler ce nouvel échec sur la scène internationale en minimisant l'importance de la décision de l'Onu. "Il ne s'agissait que d'un mouvement d'humeur destiné à évacuer la rancœur de certains pays suite au récent veto américain contre l'adoption de cette résolution par le Conseil de Sécurité", a-t-elle affirmé.
D'autre part, Tsippi Livni a également estimé qu'il était impératif qu'Israël présente un nouveau plan de paix afin de contrer d'autres initiatives élaborées par des pays étrangers. La ministre s'est entretenue samedi à ce sujet avec l'infatigable architecte des accords d'Oslo, le vice-Premier ministre Shimon Pérès.
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