Coup de filet israélien contre la direction du Hamas en Cisjordanie
Israël a renforcé la pression sur le Hamas en arrêtant jeudi ses principaux dirigeants politiques en Cisjordanie après l'échec des négociations sur la libération d'un soldat israélien contre des centaines de prisonniers palestiniens.
Au moins douze responsables du mouvement islamiste palestinien, dont cinq députés, ont été arrêtés dans différentes villes de la Cisjordanie occupée lors d'une opération menée par l'armée et le service de sécurité intérieure, le Shin Beth, selon le Hamas et des sources militaires israéliennes.
Dans la région de Ramallah, l'armée a interpellé le député Abdel Qader Fouqaha, le responsable Farhat Assaad et le maire de la localité voisine d'El-Bireh, Jamal al-Tawil, de même qu'Ayman Daraghmeh, député pour Jénine, a indiqué le Hamas.
Dans le nord de la Cisjordanie, elle a arrêté Nasseredine Al-Chaër, ancien vice-Premier ministre ainsi que trois hauts responsables du groupe, Raafat Nassif, Adnane Asfour et Issam Al-Ashqar. A Bethléem et à Hébron (sud), trois élus, Khaled Tafesh, Azzam Salhab et Nizar Ramadan, ont été arrêtés de même que Chaker Amara, un responsable du groupe à Jéricho, selon la même source.
L'armée a affirmé dans un communiqué avoir arrêté "dix cadres importants de la direction du Hamas en Cisjordanie" qui oeuvraient pour "renforcer la force et l'influence" en Cisjordanie du Hamas.
Ce mouvement a pris de force le contrôle de la bande de Gaza après en avoir chassé les forces fidèles au président Mahmoud Abbas, le chef du groupe rival Fatah.
Les arrestations surviennent après l'échec des négociations entre le Hamas et Israël par l'entremise de l'Egypte en vue de la libération du soldat Gilad Shalit détenu à Gaza contre des centaines de prisonniers palestiniens incarcérés en Israël.
"C'est une tentative flagrante pour faire pression sur le Hamas, le pousser à faire des concessions et accepter un échange de prisonniers sans qu'Israël n'ait à payer le prix", a dit un haut responsable du Hamas à Gaza, Salah Al-Bardawil, sur le site du mouvement. "Cette tentative de chantage est vouée à l'échec".
"L'ennemi sioniste se trompe en croyant que ces mesures vont affaiblir la position du Hamas ou le faire céder sur le dossier des prisonniers. Le Hamas ne renoncera jamais à ces conditions", a affirmé le mouvement dans un communiqué.
Après la capture du soldat par un commando palestinien à la lisière de Gaza en juin 2006, Israël avait arrêté des dizaines des responsables du Hamas en Cisjordanie. Trente-six députés du mouvement, dont le président du parlement Aziz Doweik, sont toujours détenus.
Israël et le Hamas se sont rejeté la responsabilité dans l'échec des négociations sur l'échange de prisonniers, après plusieurs jours de discussions intensives au Caire.
La négociation a achoppé en particulier sur les prisonniers membres du Hamas, dont des auteurs d'attentats. Israël refuse de relâcher certains détenus sur une liste présentée par le Hamas ou que des dizaines de détenus éventuellement libérables s'installent en Cisjordanie, de crainte qu'ils ne commettent de nouveaux attentats.
La branche armée du Hamas a menacé de "revoir à la hausse" ses exigences pour libérer le soldat, qui détient également la nationalité française, après l'échec des discussions.
Israël envisage pour sa part de durcir les conditions de détention des prisonniers du Hamas, après avoir exclu tout allègement du blocus de Gaza.
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