L’INFORMATION SUR LA GUERRE « SAINTE » DE GAZA OU LES ASPECTS PSYCHANALYTIQUES DU CONFLIT
par Me B. RAMAS-MUHLBACH
Selon le journal Haaretz de ce 20 mars 2009, des aumôniers juifs de Tsahal auraient soutenu aux soldats que la guerre menée à Gaza en décembre 2008 - janvier 2009, était une « guerre sainte » contre les païens. C’est du moins ce qu’un officier anonyme de Tsahal (se dissimulant sous le pseudonyme « Ram ») aurait rapporté au journal. Plus précisément certains aumôniers auraient communiqué avec les soldats en affirmant : « nous sommes le peuple juif, nous devons à un miracle d'être venu sur cette terre. Dieu nous y a ramené et il nous faut maintenant combattre pour expulser les païens qui s'opposent à notre conquête de cette terre sainte ».
Ce type d’information est grandement utile pour ceux qui n’approuvent pas la politique israélienne car il rééquilibre la situation en plaçant dos à dos les belligérants et en installant dans l’esprit du public qu’il n’en est pas un qui vaille mieux que l’autre. Si en effet, les palestiniens affiliés au Hamas sont souvent présentés comme recherchant une éradication mystique des juifs, l’information sur la dimension « sainte » de la bataille de Gaza suggère que les juifs fonctionnent rigoureusement de la même façon. Ainsi, les actes des israéliens et des palestiniens apparaissent comme étant tout à fait assimilables.
Rappelons qu’il existe déjà des moyens pour illustrer que les palestiniens ne sont pas les seuls assassins, les seuls adeptes du massacre en tous genres, les seuls ennemis de la paix voire que leur comportement trouve une justification. Pour ce faire, il suffit de reprendre quelques actes isolés commis par des juifs dont la puissance symbolique et la résonance permettent de généraliser un état d’esprit individuel à l’ensemble du peuple juif.
Ainsi, pour montrer que les fanatiques ne se trouvent pas uniquement dans le camp palestinien, les critiques de la politique israélienne (qu’ils soient juifs ou non) font généralement référence à l’épisode tragique de l’assassinat d’Itzhak Rabin commis le 4 novembre 1995 alors que le Premier Ministre participait à une grande manifestation sur la paix. Ce jour, un juif a été capable d’assassiner froidement le Prix Nobel de la paix alors qu’il formulait le vœu d’une coexistence paisible et harmonieuse entre juifs et palestiniens. Bien sur, l’assassin a commis son forfait seul, il est depuis sous les verrous et l’Etat hébreu n’en a jamais fait un héros mais l’exemple suffit à lui seul pour faire douter de la sincérité, de la droiture et de l’intégrité des juifs dans leur globalité.