Un jour, nous serons vieux.
Nos mains tremblantes
En feuilletant les pages de nos vies
Ramèneront cette douleur ardente
Jusqu'à hurler au fond de l'insomnie.
Le feu cruel brûlant sous les paupières,
Le vieux soldat criera sous un frisson
À lui serrer les poings — qui les desserrent
Avec la haine aveugle pour prison ?
Voici l'appel, vous êtes debout pendant des heures,
Tous confondus dans vos loques rayées.
Qui oubliera cette inoubliable image ?
La pendaison devant l'entrée du camp,
Le condamné et son dernier visage,
À son cou, la corde comme un serpent ?
Et qui pourra jamais parler des crématoires ?
Et qui pourra jamais compter combien de vies
Mêlées ont fait ces fumées noires ?
Et cette odeur qui reste et qui vous tient ?
Les fouets, les nerfs de boeuf, les bastonnades,
La mort, le sang, la peur de chaque jour ?
Tout est inscrit dans votre corps malade,
Aussi brûlant que le premier amour.
(Poème anonyme d’un déporté russe)
http://www.lekti-ecriture.com/docs/TRIANGLEBLEU-plaquette-.pdf
c'est un site concernant Mauthausen, la déportation des Républicains espagnols.
Une note officielle dit :
« L’utilisation de cette main-d’oeuvre doit être épuisante au sens propre du
terme, afin d’obtenir le plus haut niveau de production », puis, « la durée du
travail ne comporte aucune limite ».
Même les chevaux et les chiens, ont leur donne des limites. Les allemands considéraient les humains comme moins que des animaux.