Royal s'en prend à nouveau à Sarkozy en s'excusant au nom de la France
Ségolène Royal (PS) s'est engouffrée samedi dans la polémique née en Europe de commentaires sur des dirigeants mondiaux prêtés à Nicolas Sarkozy, pourtant démentis, en s'excusant au nom de la France auprès du président du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero.
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l'UMP, le tollé a été immédiat, comme il l'avait été après la demande de "pardon" à l'Afrique, présentée plus tôt ce mois à Dakar par l'ex-candidate à l'Elysée, pour un discours controversé prononcé par le chef de l'Etat dans la même ville.
Dans une missive adressée au socialiste Zapatero, Mme Royal lui présente des "excuses", assurant que ce qu'elle qualifie de "propos injurieux" n'engagent "ni la France, ni les Français".
Au passage, elle sermonne Nicolas Sarkozy : "Exercer le mandat de président de la République impose un devoir de maîtrise de son langage et de son comportement".
Alors que le "contre-discours de Dakar" portait sur une position officielle de M. Sarkozy, les propos incriminés, qui auraient été tenus lors d'un déjeuner à l'Elysée avec des parlementaires, n'étaient pas publics et ont été infirmés de plusieurs bords.
La présidence, ainsi que des invités notamment de gauche, ont contesté l'intitulé ou l'interprétation de propos que le quotidien Libération, citant des participants, a mis dans la bouche du chef de l'Etat.
Ainsi, Didier Migaud, président PS de la commission des Finances de l'Assemblée, avait affirmé que "ces propos n'ont absolument pas été tenus par le président de la République".
M. Sarkozy aurait dit de M. Zapatero qu'il "n'était peut-être pas intelligent" mais avait "gagné deux fois les élections". Il aurait également égratigné Barack Obama ou Angela Merkel, selon Libération.
Ce qui n'a pas manqué de susciter des gorges chaudes dans la presse internationale.
A peine rendue publique la lettre de la présidente de Poitou-Charentes, la machine UMP s'est mise en mouvement : numéro un du parti majoritaire, Xavier Bertrand l'a qualifiée de "spécialiste de la manipulation" ne cherchant qu'à "faire parler d'elle". "Elle se ridiculise et déshonore notre pays", a tonné Yves Jégo. "Elle révèle sa vraie nature: une femme dévorée d'ambition qui n'admet pas le choix populaire de 2007", selon le porte-parole adjoint Dominique Paillé. Elle a besoin "d'une aide psychologique", a réaffirmé le porte-parole Frédéric Lefebvre.
Alors que la demande de "pardon" à l'Afrique avait été soutenue par le PS, notamment la première secrétaire Martine Aubry, l'opinion n'avait guère suivi : 56% des Français l'avaient désapprouvée. Mais l'ex-candidate avait plus de succès en interne: pour 70% des sympathisants PS, ces propos étaient "justifiés".
L'expert d'Ipsos Jean-François Doridot estime cependant qu'avec le discours de Dakar et la lettre à Zapatero, "Mme Royal est en train de mettre en place un shadow président, s'attaquant au domaine réservé", la politique étrangère.
Selon cet analyste, ces initiatives ne sont pas à même de la faire prospérer dans l'opinion. Mais elles la "font exister", et en interne au PS, montrent que "même si elle n'est pas première secrétaire" après son échec au congrès de Reims, "elle tient une place importante".
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