et moi j'aurai un cousin grand rabbin très certainement. Il s'appelait Goldman, le même nom qu'un grand rabbin français, et mon père 40 ans après espérait toujours qu'il était quelque part et qu'il le reverrait. Il m'a avoué cela un an ou deux avant sa mort d'un cancer ; il m'a soudainement parlé de ce jeune homme, assidu à l'étude de la Thora, doué, gentil, tellement religieux. Il n'en a jamais fait le deuil ; comme il n'a jamais fait le deuil non plus de ses frères, de son oncle, si beau, son oncle, que comme Josette, je lui aurai volontier beurré ses tartines au petit déjeuner.
Je me suis toujours demandé ce que ça faisait d'avoir une grand-mère - d'autres se demande certainement ce que ça fait d'avoir une mère?
On fait difficilement le deuil, et j'ai l'impression que plus on a été jeune à cette période, plus mal on réagit. J'ai l'impression que ma soeur réagit mieux, elle avait 12 ans en 1942, moi 4 ans.