Jusqu'où cela ira-t-il?
Ce matin, en recevant pour la première fois un responsable européen (le ministre tchèque des Affaires étrangères, dont le pays préside l'UE jusqu'en juin), le nouveau premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré:
"L'Europe ne dictera pas sa politique à Israël."
Pourquoi ce soudain haussement de ton?
Parce que la veille, la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferroro-Waldner, a annoncé que l'UE n'était pas prête à intensifier ses relations avec Israël comme cela avait été prévu fin 2008 puis gelé après la guerre de Gaza.
"Nous attendons un arrêt de toutes les actions qui sapent notre objectif d'une solution à deux Etats, a-t-elle déclaré précisant qu'il s'agit "en particulier de l'expansion des implantations, qui continue tous les jours."
"La balle est désormais dans le camp d'Israël", a-t-elle conclu.
Ce n'est pas tout.
Hier aussi, la chef de l'opposition israélienne, Tsipi Livni, a écrit une lettre aux responsables de l'EU.
Elle leur rappelle qu'elle est, elle, tout à fait favorable à la solution des deux Etats.
Elle leur demande néanmoins de ne pas s'opposer à cette intensification des relations entre l'Europe et Israël, car un tel prolongement du gel risquerait, selon elle, d'"affecter notre relation stratégique".
"Je pense, a-t-elle écrit, qu’il ne saurait être question de faire dépendre l’état de nos rapports d’un accord avec les Palestiniens."
Toute cette affaire est évidemment un test pour les nouveaux dirigeants israéliens.
Ils savent que l'administration Obama veut, elle aussi, obtenir l'arrêt de la colonisation, avant que celle-ci ne rende impossible la création de deux Etats.
D'où ce bras de fer avec l' Europe qui préfigure sans doute celui qui opposera Obama à Netanyahu, lors de la première visite du chef du gouvernement israélien à Washington, fin mai.