- adm-janine a écrit:
- ce n'est pas ce que j'avais compris, j'ai compris que ce sont les voeux que l'on fait parfois dans un moment d'angoisse et ensuite on oublie son voeu, ainsi si ma memoire est bonne jacob a été puni car à un moment de la bible il promet à D de donner la dîme et il ne l'a pas fait
rambo tu me corriges?
Kol Nidré, plainte ou espérance Par François GaraïCette
prière qui réunit un maximum de Juifs est, avec le Chema, la plus
connue de notre Tradition. Elle est entourée d’une forte charge
émotionnelle car nous pensons alors aux persécutions qui ont jalonné
notre histoire. Son empreinte est si forte qu’elle a donné son nom à
l’office de la veille de Kippour.On ne
sait toujours pas où et quand elle a été écrite, ni quel en est
l’auteur, mais dès le 10ème siècle son énoncé semble avoir été celui
que nous connaissons. Il est troublant de constater que le texte
comporte de nombreuses fautes grammaticales. A plusieurs reprises des
rabbins ont essayé de les corriger mais ces corrections ont soulevé une
telle réprobation, surtout parmi les hazanim qui n’arrivaient pas à
adapter le chant aux nouvelles paroles, que la version ancienne a
toujours été réintroduite. De plus l’absolution a priori des serments
et des promesses par un énoncé public est contraire à la Halakhah qui
prévoit un processus rigoureux lorsqu’il s’agit d’annuler un engagement
oral même s’il concerne la relation entre l’individu et Dieu. C’est
pourquoi l’idée directrice du Kol Nidré a soulevé la réprobation de
nombreux rabbins qui craignaient que cette annulation collective et
publique pouvait inciter certains à ne pas prêter attention à leurs
promesses et à leurs engagements. Cela a permis également à des
autorités non-juives de mettre en garde leurs sujets en affirmant que
nul ne pouvait nous faire confiance puisque, par le Kol Nidré, nous
annulions nos engagements avant même de les avoir prononcés. C’est
pourquoi certains décisionnaires traditionalistes ont essayé d’expurger
le Kol Nidré du Mahzor de Yom Kippour. Leur décision n’a pas été suivie
d’effet vue l’opposition déterminée qu’elle a soulevé dans tous les
milieux. Il en fut de même lorsqu’en 1844 les communautés libérales
décidèrent de ne plus prononcer le Kol Nidré. Comme dans les autres
cas, cette décision fut très vite annulée. Enfin remarquons que la
tradition des Juifs d’Avignon et de Carpentras est de prononcer
individuellement et silencieusement le Kol Nidré avant le début de
l’office du soir de Kippour. A l’origine, le Kol Nidré était censé
annuler les serments passés qui n’avaient pas pu être honorés, faute de
capacité de pouvoir le faire. Mais au 12ème siècle Rabbénou Tam, le
petit fils de Rachi, décida de remplacer le passé par le futur et
d’annuler ainsi les serments à venir qui ne pourraient pas être honorés
faute de capacité de pouvoir l’être. On ne demandait plus l’annulation
des vœux de l’année écoulée miYom Kipourim chéavar ad Yom Kippourimha
zéh / du jour de Kippour passé jusqu’à ce jour de Kippour mais pour
ceux de l’année à venir : miYom Kipourim zé ad Yom Kippourim haba / de
ce jour de Kippour jusqu’au jour de Kippour qui vient. La version
originale qui fait référence au passé a été conservée dans les
Siddourim sefarades et dans celui de la tradition romaine, mais celle
de Rabbénou Tam l’a remplacée dans les Siddourim ashkénazes. Lors de la
compilation du Mahzor de la Fédération du judaïsme libéral, le Mahzor
Sefat Hanechamah, nous nous sommes penchés sur la question du champ
d’application de cette prière. Nous ne voulions pas nous absoudre ni
absoudre les fidèles pour des paroles non encore prononcées et qui ne
pourraient pas être respectées. Nous avons alors décidé d’inclure dans
notre Mahzor les deux versions, celle faisant référence au passé pour
des temps de paix, l’autre pour des temps de troubles. Dans la
pratique, nous prononçons la version ancienne qui fait référence au
passé et nous espérons qu’il en sera dorénavant toujours ainsi. Cela
signifierait que les temps des persécutions et des violences sont
révolus. Dans notre communauté, lorsque les Sefarim sont sortis de
l’Arche et portés en procession parmi les fidèles avant que le Kol Nidré
ne soit prononcé, ce sont les Bné-Mitzvah de l’année écoulée, garçons
et filles revêtus de leur Talith, qui les portent. Cette image des plus
jeunes accomplissant cet acte symbolique est forte. Puisque le Kol
Nidré est une absolution de certaines de nos paroles, les plus jeunes
de notre communauté deviennent nos chelihim, nos délégués, et grâce à
eux nous avons la capacité de prononcer solennellement les paroles du
Kol Nidré. Le dire en référence au passé et non à l’avenir, demander
aux jeunes de la communauté de porter les Sefarim, c’est affirmer notre
émounah notre confiance en demain. Cette prière n’est plus alors une
plainte mais une espérance.
20 septembre 2007 dans Judaïsme libéral | Lien permanent
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