Il y a 42 ans, le 5 Juin 1967

Debutait la Guerre des 6 Jours. Une victoire militaire eclatante qui ne fut jamais traduite par des victoires politiques, mais annonca l'imbroglio politico-militaire dans lequel l'Etat d'Israel se debat jusqu'a nos jours.

Et tout le monde s'est dit que D'ieu devait exister, pour avoir permis une victoire si éclatante, plus belle que les victoires du roi David. On racontait des histoires merveilleuses de miracles, arrivées bien entendu dans les milieux orthodoxes. Le vrai miracle aurait été que cela arrivât dans un milieu athée.
Les militaires des armées étrangères admiraient, et les batailles de Tsahal rentraient dans les académies militaires comme exemple de ce qu'il fallait faire.
Le vrai miracle c'est d'avoir donné naissance aux généraux que nous avons connu, aux hommes politiques, dont nous sommes aussi fiers que les musulmans le sont de leurs chahids.
Ma mère avait une photo du général Dayan sur sa commode, et quand on le voyait à la télé, elle marmonnait une bénédiction, à mon avis un contre-sort.

georges972 a écrit:

Debutait la Guerre des 6 Jours. Une victoire militaire eclatante qui ne fut jamais traduite par des victoires politiques, mais annonca l'imbroglio politico-militaire dans lequel l'Etat d'Israel se debat jusqu'a nos jours.

Quels souvenirs, le drame, la joie et la fierté à la fois.

Le drame : les événements tragiques ou des bandes d'ahuris qui descendaient de la montagne en criant a morts aux juifs semant la désolation dans les rues avec la destruction des magasins juifs.

La joie et la fierté, après les annonces de Radio Tunis ou le commentateur se gaussait des fabuleux résultats des armées arabes en donnant les bilans 300 avions Israéliens abattus, la quasi victoire de l'armée Syrienne, et de l'armée égyptienne, et j'en passe, qui contrastaient avec RMC
( j'avais mon premier poste a galéne avec les ondes courtes) SUR LA BRILLANTE victoire de notre armée.

J'aurai bien aime etre deja nee pour connaitre ce moment-la.

palm beach a écrit:

J'aurai bien aime etre deja nee pour connaitre ce moment-la.

Pendant les semaines qui ont precede le 5 juin, nous n'en menions pas large avec les menaces de tous les cotes. Malgre ces menaces je ne pense pas que des gens aient fui le pays pour se refugier dans des lieux surs. Nous etions alors sionistes et c'etait "tov lamout bead artseinou".

ariella a écrit:

palm beach a écrit:

J'aurai bien aime etre deja nee pour connaitre ce moment-la.

Pendant les semaines qui ont precede le 5 juin, nous n'en menions pas large avec les menaces de tous les cotes. Malgre ces menaces je ne pense pas que des gens aient fui le pays pour se refugier dans des lieux surs. Nous etions alors sionistes et c'etait "tov lamout bead artseinou".

nous avons demandé aux mères de notre famille de nous envoyer les enfants, elles ont refusé avec hauteur.
Etait-ce à l'époque qu'un Choukheiri hurlait sur les télés même occidentales qu'il allait faire du saucisson avec les Juifs, ça nous rappelait étrangement Hitler, nous étions verts de peur.
Le 2 ou 3em jour je suis allée à la poste du Louvre, téléphoner ; il y avait aussi des arabes qui essayaient d'avoir leur familles, et des israéliens. On ne pouvait rien obtenir, j'ai eu ma cousine qui a eu juste le temps de me dire : "Tel-Aviv bombardée? et quoi encore, tout va bien"! j'ai crié aux israéliens d'insister, qu'ils auraient Israël, que tout allait bien, sous les regards de haine des arabes.
Et les Juifs ont organisé dans Paris un défilé de voitures, avec chansons, klaxons, jusqu'à plus d'heure, nous ne pouvions pas dormir de toute manière.
J'ai appris rue Réaumur que Jérusalem était reprise, nous avons tous pleuré de joie.
Je crois que de ce jour, beaucoup de chrétiens ont pensé que le Messie reviendrait sur terre, qu'il y avait eu un miracle, et nous n'étions pas loin de le penser.
Pour les rescapés de la Shoa que nous étions, c'était un miracle.
Je suis allée à Jérusalem, les gravats jonchaient le sol, ils n'avaient pas encore réunifié la ville, mais c'était en cours.
La mosquée d'El aqsa n'était même pas gardée, on entrait comme dans un moulin.
Maintenant ils relèvent la tête, quand ils sont en meute, ils se sentent forts, mais ils sont faibles comme des femmes.

Palm-Beach, ceux qui ont vu la naissance d'Israël, et les guerres victorieuses d'Israël et en étaient conscients, (la naissance d'Israël je ne me souviens pas j'étais trop jeune) ont reçu la plus belle récompense qu'Hachem puisse donner. Imagine quelqu'un qui a fait les camps,et qui vit ces moments ; on a commencé après à parler des révoltes des ghettos, de la Résistance Juive en France et dans les pays de l'est, alors que jusqu'à une époque on disait qu'on s'était laissé tuer comme des moutons à l'abattoir. C'est très dur à entendre.
Entendre les antisémites te dire que les Juifs ne s'étaient pas battu pendant la guerre. Alors qu'ils ont été les premiers résistants, parce qu'eux n'avaient pas le choix.
L'Affiche Rouge n'avait pas encore été divulguée par le Parti Communiste, il est vrai.

C'etait aussi la grande manif avenue de Wagram la ou se trouvait a l'epoque l'ambassade d'Israel. Et aussi la collecte d'urgence ou des Republicains espagnols nous donnaient leurs maigres economies en souvenir d'un passe commun douloureux. Et puis, ca ete le volontariat au kibboutz, la premiere rencontre avec l'Etat d'Israel, le moment meme ou je savais que je revenais chez moi.

Mais cela a aussi ete les discussions deja orageuses avec les Israeliens ivres et aveugles par leur victoire. On m'a traite de "communiste", la pire injure qui etait prononcee a cette epoque!

42 ans apres, qu'est-ce qui a change? Je suis chez moi, mais on me traite de gauchiste, de traitre et de gibier de potence. Je me reconforte en sachant que 53% des Israeliens pensent qu'il faut evacuer les colonies.

oh arrête de chialer je ne sais plus quelle injure a lancer un mec de la knesset dernièrement, nazi quelque chose, en France, on l'attaque pour pareille insulte. Ils sont dingues.

Oui, en Israel, on galvaude a qui mieux mieux le nazisme. C'est pourquoi, je suis assez inquiet de savoir ce qui va se passer quand le dernier survivant aura disparu.