vendredi 02 mars 2007
Goûte mes sondages !
© AOL
Un regard humoristique, décalé et critique sur l’actualité politique et l'élection présidentielle de 2007.
Peut-on désormais concevoir une campagne présidentielle en France, aussi fadasse soit-elle, sans une bonne tartine de sondages ? Avouez que ce serait insipide et ennuyeux. "Allez, je vous en remets une tranche de plus pour le même prix. Vous pourrez accommoder les restes avec si vous voulez".
Sondage, mais qu'est ce que tu as dans le ventre ? Décrié mais utilisé, vilipendé mais intimement scruté, il se fabrique toujours avec les mêmes ingrédients et s'élabore selon la même recette.
Outre sa qualité nutritionnelle, commercialement reconnue par le commun des médias qui veut donner (du ?) le sens de l'opinion publique ainsi qu'un coup de fouet à son tirage, le sondage semble de plus en plus utilisé comme un exhausteur de goût. Il amplifie, il renforce la saveur de ce qui n'est finalement qu'un amuse-gueule pour le transformer en un plat principal bien lourd, limite indigeste.
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Pour les instituts, le sondage politique est un peu comme le gâteau le plus appétissant de la vitrine. Celui qui donne envie de rentrer dans la pâtisserie. Une fois à l'intérieur, on peut vous vendre des cochonneries chocolatées industrielles plein le cabas.
Plus rarement, lorsque ça sent bien le faisandé (il suffit d'attendre le moment opportun pour publier, de préférence longtemps après la réalisation de l'enquête), l'étude statistique d'un panel représentatif sert carrément à masquer la platitude et la fadeur du débat politique ambiant.
Mais dans tous les cas, le sondage est aujourd'hui devenu autophage. Il se nourrit volontiers de lui-même, ou de ses autres congénères. Les personnes interrogées, pour être représentatives de la population française, ne vivent donc pas toutes dans des grottes.
http://actualite.aol.fr/goute-mes-sondages-/PTFR_47635/p-p_p/presidentielles-article_id/presidentielle-2007/article.html