Un livre de prières pour laïcs…
Shraga Blum
vendredi 9 mars 2007 - 08:55
Le travail des nombreux groupes de réflexion, associations et hommes politiques qui essaient d’établir des ponts entre le monde religieux et le monde laïc, commence à porter ses fruits, avec l’apparition de plus en plus fréquente d’idées novatrices en la matière.
Nous avions relaté dernièrement de la création d’une yeshiva d’un style particulier à Tel-Aviv, destinée au public non religieux, qui désirerait se pencher sur les sources traditionnelles du Judaïsme. Cette initiative pouvait s’assimiler à un regain de quête intellectuelle dans le public laïc.
Dorénavant, c’est dans le domaine rituel qu’une nouveauté se prépare, avec l’apparition d’un « Sidour pour laïcs ». L’idée en a été conçue par un étudiant en cinéma de Sderot, Lior Israël Louz, conjointement avec le Rabbin de Netanya, Moché H’aïm Lau. L’idée révolutionnaire est venue à l’étudiant, en constatant que le non religieux se trouvait « fort dépourvu » en entrant dans une synagogue, ne sachant pas utiliser un livre de prières, et se sentant ainsi un peu exclu du groupe. Selon Lior, le résultat en est que « le non religieux n’attend que la fin de ce cauchemar, et passe tout le temps de l’office à embêter son voisin pour savoir où l’on en est dans la prière »
« Je suis fils d’un gabbaï d’une synagogue, alors depuis que je suis petit, j’ai vu mon père arpenter la synagogue pour venir en aide à ceux qui en avaient besoin » explique Lior. « Alors, de manière tout naturelle, je me suis mis à aider les garçons Netanya et tous ceux qui avaient du mal à suivre la prière »
Son sidour, « Or Israël » jouit du soutien de personnalités rabbiniques de renom. Epais de 510 pages, il se veut une approche didactique de la prière, indiquant à son utilisateur « quand il faut faire quoi », la durée de chaque prière, quand il peut parler ou non, les passages que l’on saute, ainsi que des explications sur les différents rites pratiqués. Ce livre tente de donner une réponse à toutes les « bizarreries » que constate un visiteur occasionnel dans une synagogue.
« C’est le seul moyen pour que ces personnes aient un jour une chance de fréquenter régulièrement la synagogue, qui a aussi une fonction sociale et éducative. Je veux que tout Juif se sente chez lui, à la synagogue », affirme le jeune « inventeur ». C’est vrai, car en général, les non religieux prient…par leur absence… !!
Ce sidour « révolutionnaire » contient également un guide pour « le non religieux invité à la table de Chabbat d’une famille religieuse ».
Lior a écrit ce sidour tout seul, puis est allé le soumettre au Rav Moché Lau, qu’il apprécie beaucoup, et qui lui a effectué toutes les corrections nécessaires.
Il est à noter qu’il ne s’agit pas du tout d’une « nouvelle version » des prières traditionnelles telles qu’elles sont proposées par les courants libéraux ou réformés du Judaïsme. Il n’y a aucune transformation des textes traditionnels, ni des rites en vigueur. Le but de Lior est que grâce à l’utilisation de ce sidour progressif et pédagogique, le « novice » fréquentera de plus en plus la synagogue, et finira pas se mettre à l’utilisation des livres traditionnels.
Pour celles et eux qui seraient interessés
arouts7