« Le mois de mars a bien commencé ! Au micro de France Culture, le premier du mois, Raymond Barre livrait le fond de sa pensée : Maurice Papon avait été un « grand commis de l’État », un préfet « très courageux », un parlementaire « tout à fait raisonnable », puis un ministre choisi par Barre parce qu’il était « un modéré » de l’UDR. Qu’il ait été la cheville ouvrière de la déportation et de la mort de 1600 juifs de Gironde, dont au moins deux cent enfants parfois retrouvés un par un alors qu’ils étaient cachés dans des familles, Barre ne s’en soucie pas vraiment. Pourquoi le grand commis de l’État n’a-t-il pas démissionné ? Parce que selon Raymond Barre on ne démissionne que « lorsqu’il s’agit vraiment d’un intérêt national majeur ». Déporter des citoyens français en masse sur des critères ethniques, en exécution des volontés de l’occupant, cela ne met pas en jeu pour Raymond Barre un « intérêt national majeur ». La réputation de la France, dans le code des valeurs du vieil homme, n’est pas salie par ce genre de concours à l’entreprise nazie. On mesure à quel point l’individu Barre est glacé, suffisant, et méprisant, pour être aussi insensible au terrible malheur de ses compatriotes. Ils étaient vieux, adultes, enfants, bien portants et malades ; livrés par Papon à la machine de mort allemande, ils ne pouvaient pas même s’accuser d’une faute quelconque pour comprendre ce qui leur arrivait. »
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