Ca mérite qu'on le lise et qu'on se pose des questions !
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Israël a tort (info # 010211/9)
Par Sami El Soudi </TD></TR></TABLE></TD></TR></TABLE>[/td][/tr]
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© Metula News Agency En début d’année, juste après sa prise de fonction, le Président Barack Obama avait envoyé sa Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, dans notre région, afin d’exiger le gel complet des implantations juives en Cisjordanie.
Madame Clinton avait alors déclaré que la nouvelle administration attendait de l’Etat hébreu l’arrêt de toute extension des implantations, y compris à Jérusalem-Est, y compris ce que Jérusalem définit comme l’ "accroissement naturel" des implantations existantes, la création de nouveaux points de peuplement et l’établissement d’ "avant-postes", selon la nomenclature consacrée.
Mme Clinton avait, de surplus, vivement critiqué la démolition de foyers palestiniens à Jérusalem, ne disposant pas des autorisations légales du cadastre. Une mesure jamais appliquée aux maisons juives se trouvant dans la même situation.
Cette prise de position était doublée d’un discours novateur à l’égard du monde musulman. Washington lui présentant même ses étranges excuses pour les "erreurs historiques" que les Etats-Unis auraient commises à son encontre, et, de manière encore plus surprenante, Obama le remerciait pour son apport déterminant dans l’essor de l’Amérique.
A l’époque, j’avais mis en garde, dans ces colonnes, mais également de vive voix à l’oreille des dirigeants de l’Autorité Palestinienne, contre l’euphorie que ces déclarations avaient suscitée, leur rappelant que nous n’avions pas de frontière commune avec les USA, et que c’était avec Israël que nous devions nous entendre.
Dans l’ambiance qui prévalait, de "c’est arrivé ! Le nouveau gouvernement établi sur le Potomac a enfin changé d’orientation à l’égard de notre différend", je dois le concéder avec humilité, ma voix ne fut pas écoutée, elle sonnait comme celle d’un ultra-sceptique.
Mais voilà que l’administration Obama vient de changer une nouvelle fois d’orientation. Samedi, lors d’une brève escale à Jérusalem, Hillary Clinton, juste après avoir entendu l’avis de Mahmoud Abbas dans le Golfe, a appelé à la reprise sans conditions préalables des pourparlers de paix, interrompus avec l’élection de Binyamin Netanyahu à la présidence du Conseil.
Cette déclaration confirme le même appel, exprimé par le Président lui-même, en marge de la dernière réunion de l’Assemblée Générale de l’ONU, lorsque, pour l’occasion, il avait convoqué Abbas et Netanyahu à ses côtés.
Autre affirmation particulièrement pénible pour les Palestiniens, l’hommage rendu par Mme Clinton aux concessions "sans précédent", qu’aurait acceptées le 1
er ministre israélien sur le thème des implantations.
En fait, ce qu’a promis le Président du Conseil de nos voisins, consiste à s’abstenir de créer toute nouvelle implantation, à suspendre tout nouveau projet, mais en stipulant clairement que ces limitations ne concernaient ni Jérusalem, ni les 3 000 logements en Cisjordanie, pour lesquels son gouvernement a déjà décerné les permis de construire.
A Ramallah, on est consterné. La déception est à la mesure des espoirs que les promesses antérieures d’Obama avaient fait naître.
Le porte-parole du gouvernement de l’Autonomie, Ghassan Khatib, a exprimé, avec raison, qu’il était erroné de parler de concessions "sans précédent", car "appeler à la négociation malgré la poursuite des constructions dans les implantations n’aide pas, nous avons essayé cela bien des fois".
Au niveau pratique, les appels de Netanyahou et d’Obama à reprendre les négociations n’y feront rien, la direction de l’AP, affaiblie par la volte-face de Washington, à l’orée des élections générales qu’elle a elle-même convoquées pour janvier, ne permettant pas à Abou Mazen de reprendre le dialogue dans le cadre des conditions israéliennes et américaines.
Cela serait perçu ici comme une demi-reddition.
Conclusion : il n’y aura pas de renouvellement du processus de paix dans un avenir à portée de vue.
C’est grave, cela a déjà commencé à donner des ailes au front dur du Fatah ainsi qu’aux islamistes. Ces deux pôles d’opposition au Président Abbas ont désormais beau jeu de prétendre qu’Israël ne désire pas franchement la paix, qu’on exigeait des Palestiniens qu’ils abandonnassent l’usage de la force (ce qu’on nomme ici "la lutte armée") en leur volant la contrepartie de cette décision, et surtout, que lorsqu’on ne soumet pas les Juifs à la pression, ils cessent de chercher des solutions.
Ce qui rend la tâche des pragmatiques ardue, c’est qu’à l’épreuve de l’expérience de ces dernières années, ces trois propositions paraissent exactes, pour peu, encore, que l’on ne confonde pas Israël avec Netanyahu.
Mais vous imaginez bien, lecteurs avisés que je sais, que les opposants à une solution pacifique ne s’embarrassent pas de ce genre de nuance. L’un d’eux, appartenant au Fath’, à qui je faisais la remarque pas plus tard qu’hier, m’a rétorqué qu’avec la présence consentante des travaillistes dans la coalition actuelle, "on pouvait effectivement parler d’Israël".
Je regrette, pour une fois, qu’un débat intelligent et argumenté a lieu publiquement au sein de la société palestinienne, et que la presse internationale ne s’en fait pas l’écho. Preuve supplémentaire que les media occidentaux s’informent mal, et qu’ils décrivent uniquement ce à quoi ils ont habitué leurs consommateurs.
C’était là l’une des considérations qui nous ont poussés à créer la Ména, et les faits démontrent que la distorsion n’existe pas seulement en ce qui concerne la réalité israélienne.
Car un autre argument est largement discuté dans la rue cisjordanienne. Il concerne la Carte Routière, qu’Israël avait endossée en 2003. Ce document, sur lequel s’est articulée la négociation de deux ans durant le gouvernement Olmert-Livni, provisionnait, qu’en premier lieu, les Palestiniens devaient juguler la violence et le terrorisme à l’encontre d’Israël, et que, dans la phase successive, l’Etat hébreu s’engageait à geler totalement ses implantations, jusqu’à la conclusion d’un accord définitif, qui déterminerait leur devenir.
De fait, c’est ce que Mahmoud Abbas exige aujourd’hui, après que, des années durant, Jérusalem avait refusé de poursuivre le cheminement déterminé par la Carte Routière, arguant que l’AP n’avait pas réalisé son obligation préliminaire.
Mais, c’est chose faite. Cela fait de longs mois et même plus, qu’aucun méga-attentat terroriste ne s’est produit en Israël, et même dans toute la Cisjordanie, contre des citoyens israéliens. Donc même contre ceux qui se sont installés sur notre territoire afin d’empêcher la conclusion de la paix.
Ce sont, au contraire, des réseaux terroristes juifs qui tuent des Palestiniens lors d’attentats aveugles et racistes. A preuve, l’arrestation de l’habitant d’une implantation, Yaakov Tytell, le 7 octobre dernier, accusé par la justice de son pays d’avoir assassiné deux de mes compatriotes, et activé de nombreuses charges d’explosifs dirigées contre des Palestiniens.
Ce lundi matin, un responsable du contre-espionnage hébreu communiquait à la radio que d’autres "terroristes juifs n’avaient pas été appréhendés, qu’ils étaient en fuite, et qu’ils pourraient être en train d’organiser d’autres attentats".
A noter également, que ces assassinats n’ont donné lieu à aucun acte de vengeance violent.
Nous nous trouvons ainsi à un tournant du processus de paix, Israël étant en voie d’abandonner, de facto, le seul document de travail qui était communément accepté par les deux partis. En choisissant de ne plus suivre la Carte Routière, Benjamin Netanyahu décide de ne pas respecter les engagements des gouvernements précédents, et de laisser la région sans base consensuelle en vue d’un règlement négocié de notre différend.
C’est sans mentionner les dommages psychologiques que cet abandon suscite au sein de la presse et des intellectuels pragmatiques (pro-paix) palestiniens. Contentons-nous de dire que le capital confiance entre les deux camps, qui n’était déjà pas très élevé, va rapidement être réduit en poussière. Tout est à recommencer.
Et cette fois, la décision de Netanyahu mérite d’être critiquée. Non seulement elle affaiblit les modérés de notre camp, elle laisse un vide explosif, qui ne manquera pas de se combler au détriment de la paix, elle procède d’une discontinuation des engagements de l’Etat hébreu, d’un parjure, elle réduit au néant les efforts très concrets ainsi que les résultats de deux ans de négociations intensives, mais encore, elle procède d’une erreur fondamentale d’appréciation stratégique.
D’habitude, c’est à mes compatriotes que je suis amené à prononcer ces phrases : "Que voulez-vous faire des six millions de Juifs qui nous jouxtent ? Les jeter à la mer, vraiment ? Les massacrer un à un de nos mains ? Ou attendre qu’ils s’évaporent naturellement dans l’éther ? Les réponses que vous pouvez apporter à ces interrogations n’ont rien à voir avec le droit, ni avec l’amour ou la détestation que vous leur portez, mais avec la cohérence de votre propos. Et gare à celui qui prononce sciemment des discours incohérents, ils sera emporté dans leurs sillages".
C’est aussi l’endroit où il convient de relever la perniciosité de la formule "jeter les Juifs à la mer", qu’employait régulièrement en arabe Yasser Arafat. Car elle n’a aucune signification pratique : jeter à la mer, ne signifie pas exterminer, même s’il est clair que c’est ce qu’il sous-entendait. C’était un discours incohérent, il l’a emporté, et maintenu son peuple dans l’apatridie.
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