Pendant que Dominique de Villepin, maître d'hôtel stylé de Matignon mais incapable de résoudre les problèmes de la France, va frimer à Harvard et se voit bien régler les problèmes du monde avec des prix Nobel et d’anciens présidents, on sent que le changement politique à la tête de l’Etat approche à grands pas. Quand arrivent les élections présidentielles en France, le choix est assez simple : on vote en fonction de sa famille politique, et pas par rapport aux programmes que personne ne lit, et qu’aucun candidat ne respecte. Dans mon cas, donc, en bon garçon de droite, proche idéologiquement d’un gaullisme sans politique arabe automatique, je devrais voter pour le soi-disant héritier, Nicolas Sarkozy. Ce candidat ne me dérange pas le moins du monde, je n’ai pas le réflexe bobo de le trouver facho ou xénophobe, mais je me méfie. Je ne vois pas en lui le traître qui s’est rallié à Balladur en 1995, mais plutôt celui qui a su courageusement reprendre le flambeau quand Philippe Séguin, cette grosse chochotte, a renoncé à trois semaines du scrutin à conduire la liste de droite aux élections européennes en 1999. Sarkozy sera sûrement élu, et constituera certainement un président qui ne peut être pire que le sortant, s’il respecte un tant soit peu son programme (??!). Mais je trouve le personnage trop assoiffé de pouvoir, sans compter son aveu de ne pas boire (un comble dans un pays hédoniste comme le nôtre), d’être très croyant (sans commentaire) et sa difficulté à contenir un tempérament à la Sonny Corleone. Donc, bon courage Nico, mais sans moi au premier tour. Au suivant donc.
Bayrou est un ectoplasme, l’héritier du poujadisme (tous pourris), adepte d’un Le Pen light (le complot médiatique), et représentant de ce qui affaiblit la France, l’indécision. Le fait que Simone Veil l’ait désavoué me semble un signe très clair. Venant de la femme politique de droite la plus honnête et la plus respectable, ce jugement me semble définitif. Bayrou monte artificiellement dans les sondages pour faire croire qu’il n’y aura pas d’effet Front national, mais il ne dépassera pas les 12%. La France des agrégés a vécu, enfin je l’espère, car qui voudrait vraiment d’un prétendu Européen qui s’allie aux nationalistes basques, d’un candidat de la « rupture » ministre avec le RPR et descendant de VGE, d’un propriétaire terrien qui s’affirme paysan alors même qu’il fait partie du très sélect club France Galop ? Bayrou satisfait les adeptes du provisoire qui dure, du pas-de-vague, du pourrissement de la situation. Incapable de la moindre réforme lorsqu’il a été ministre, abandonné par les siens à cause de son autocratie, François Bayrou se fera consoler par Mme de Sarnez le soir des élections. Et il retournera à sa théorie du complot qui reste son fonds de commerce.
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