Les canadairs ne survoleront plus le Néguev
Claire Dana Picard
dimanche 18 mars 2007 - 19:00
Il y a plus de deux ans, c’est-à-dire avant l’expulsion des Juifs du Goush Katif, le Premier ministre en exercice Ariel Sharon avait indiqué que les Palestiniens de la bande de Gaza possédaient des missiles menaçant les canadairs des agriculteurs dispersant des insecticides sur les champs du sud du pays.
Sharon avait alors rappelé, lors d’une intervention devant la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense, que Tsahal lui avait demandé d’interdire aux cultivateurs juifs de survoler ce secteur en raison du danger. Mais l’ancien Premier ministre avait ajouté qu’il avait refusé d’accéder à la demande de l’armée et avait autorisé ces vols. Par ailleurs, il avait adressé un message très ferme aux Palestiniens, dans lequel il les mettait en garde contre toute attaque qui se solderait selon lui par une réaction musclée d’Israël.
A présent, plus de deux ans après, les choses ont changé : le ministère des Transports a interdit formellement ce type de vols au-dessus du conseil régional de Shaar Hanéguev dans le Néguev occidental, de crainte que les canadairs ne soient abattus par les Palestiniens de Gaza. Alon Schuster, chef du conseil de cette région, a vivement contesté cette décision émanant au départ de Tsahal, précisant qu’elle lui ‘’glaçait le sang’’. Il a ajouté qu’elle faisait une nette distinction entre le sang des pilotes et celui des agriculteurs qui pouvaient, eux, continuer à labourer leurs champs près de la clôture sous la menace des attaques palestiniennes.
Le porte-parole du ministère des Transports, Avner Ovadia, a indiqué pour se justifier que son département agissait en fonction de l’évaluation faite sur le terrain par les forces de sécurité.
Ce n’est pas la première fois que ces directives sont données mais les précédentes auraient été annulées à la dernière minute lorsque des hélicoptères de l’armée avaient escorté les aviateurs et les avaient couverts pendant leur opération de désinfection. Mais cette fois, le ministère des Transports semble déterminé à faire appliquer ces recommandations. Pour les cultivateurs de la région, les dégâts occasionnés risquent d’être d’un montant de plus de 540 millions de shekels.
arouts7