Nasrollah Shanbe Zehi a été pendu le mois dernier à Zahedan, une ville iranienne proche du Pakistan, pour avoir posé une bombe dont l’explosion quelques jours plus tôt avait coûté la vie à onze gardiens de la Révolution. Selon IRNA, l’agence iranienne officielle d’informations, Zehi avait avoué faire partie d’un groupe opposé à la république islamique soutenu par les Etats-Unis, et le matériel nécessaire pour fabriquer la bombe était d’origine américaine.
L’application du principe « les ennemis de mes ennemis sont mes amis » dans la guerre - pas si secrète - que les Etats-Unis mènent contre l’Iran et les mouvements chiites proches de Téhéran provoque des alliances contre nature qui pourraient bien un jour se retourner contre Washington et ses alliés.
Quelques jours avant l’explosion de Zahedan, à l’autre bout de l’Iran, dans la zone frontalière de la Turquie, les troupes iraniennes avaient été accrochées par un groupe de maquisards kurdes du Pejak, basé au Kurdistan irakien sous contrôle américain.
Meilleurs alliés des Américains, les Kurdes irakiens soutiennent leurs frères qui luttent les armes à la main en Syrie et en Iran – servant les intérêts immédiats de Washington - mais aussi en Turquie, alors qu’Ankara est, dans la région, l’allié stratégique des Etats-Unis et d’Israël.
Pour tenter de limiter les dégâts tout en permettant aux Kurdes de continuer leurs opérations en Iran et en Syrie, l’administration américaine avait créé un poste de « coordinateur pour les affaires de sécurité entre les Etats-Unis, la Turquie et l’Irak ». Il avait été confié non à un diplomate mais au général (à la retraite) Joseph Ralston, commandant opérationnel des forces de l’Otan de 2000 à 2003.
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