Sur le sionisme, l'État d'Israël et les Juifs
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Rudolf_Bkouche.150307.htm
B'kouche vomit sa haine habituelle du peuple d'Israël et son amour des peuples terroristes du M.O.
Il propose un seul état pour deux peuples, mais a-t-on vu des occidentaux pouvoir vivre "avec ces gens la"? pour qui le mot démocratie est une insulte, la Sharia une loi fondamentale?
Bon, il me donne envie de dégobiller, et je boirai du champagne, et du bon, le jour de sa mort.
Pour vous consoler :
De l’anti-impérialisme frelaté au racisme
Le discours antisioniste de gauche établit fréquemment un lien entre l’existence de l’Etat juif et de la diaspora juive, d’un côté, et le vieux thème antisémite de l’exploitation parasitaire des autres nations par les Juifs. L’utilisation de formules telles que l’impérialisme, le colonialisme ou le racisme « sionistes » permet d’établir un pont avec la pensée idéologique de gauche. Mais ces liens avec des catégories de la pensée progressiste n’empêchent pas que « l’orientation et les effets » de cette « conception anti-impérialiste du monde (18) soient structurellement antisémites. Cette conception repose sur le manichéisme, la personnalisation (19), les théories du complot, et l’opposition entre de bons peuples et de méchants financiers capitalistes » (Thomas Haury).
Isaac Deutscher a identifié, de façon percutante, le raccourci qui mène de cet « anti-impérialisme des imbéciles » à l’antisémitisme. Il devient évident quand on se rend compte que ce type de conceptualisation politique ne reconnaît pas le statut de nation au peuple juif (déni lié, en partie, au fait que ces courants partagent la même conception de la nation que Staline) et réduit les Juifs à des colons blancs racistes. Ce discours ignore complètement les questions de l’antisémitisme, de l’Holocauste, leur rôle dans l’apparition du sionisme comme mouvement politique et, plus tard, dans la création de l’Etat d’Israël suite à ses efforts et ses luttes.
Ce regard sur la réalité permet de placer toujours les Juifs en Palestine du côté des forces du mal : en tant que colonisateurs, racistes, impérialistes et capitalistes.
Comme l’a noté subtilement noté Shulamit Volkov (20), les Juifs, dans le monde arabe, commencent à remplir une fonction symbolique redoutable : celle d’incarner leur pire expérience des sociétés post-coloniales dans le cadre de leurs contacts avec le monde occidental. Il n’est donc pas surprenant que l’adoption acritique d’un tel point de vue effraye et éloigne la plupart des Juifs de la gauche radicale. De plus, cette démarche acritique renforce le consensus sioniste dans la société israélienne (consensus fondé sur la peur, comme l’a bien expliqué Moshe Zuckermann [21]), mais aussi le potentiel antisémite des idéologies nationalistes dans les pays occidentaux et européens.
Il n’est pas nécessaire d’éprouver beaucoup d’empathie envers les expériences historiques des Juifs pour pouvoir être d’accord avec le militant trotskyste israélien Jacob Taut (auteur du livre Le sionisme et la question juive, paru en allemand en 1969), qui a vécu en Palestine à partir des années 30 : « Cet Etat, dont nous avons critiqué la création (...) est maintenant, après vingt ans d’existence, un fait. Et son élimination, par n’importe quelle force arabe, mènerait seulement à de nouveaux malheurs, de nouveaux meurtres et de nouveaux massacres. Israël est un pays riche qui, comme tous les pays capitalistes, est divisé en classes sociales. Le rôle du sionisme est réactionnaire, mais la population juive d’Israël ne pourra être attirée vers la lutte contre l’impérialisme et pour le socialisme que lorsque son existence physique et nationale sera garantie. »
De même, il est évident que l’antisionisme de la gauche juive antisioniste (par exemple, le Matzpen (22) ou le Bund (23) qui défendent le droit des Juifs à l’autodétermination) n’a rien de commun avec l’« anti-impérialisme des imbéciles ». De toute façon, le droit d’Israël à exister n’est pas contesté par la Quatrième Internationale, organisation internationale la plus importante de la gauche radicale dont les activités sont souvent citées par les rédacteurs de Lewa Noga et de Rewolucja. Mais, par rapport au conflit israélo-palestinien, les rédacteurs de ces revues dissimulent constamment le fait que la Quatrième Internationale a abandonné l’idée d’un Etat binational sur le territoire de la Palestine et d’Israël (cf. les résolutions du XIIIe congrès mondial en 1991). Quelle conclusion tirer de tout ceci ? A notre avis, toute personne qui écrit à propos de l’antisionisme et de la gauche radicale devrait toujours préciser de quel « antisionisme » et quelle « gauche radicale » elle parle. Autrement, comme cela arrive souvent, les discussions ne s’engagent pas à partir d’un thème clairement défini, et sont donc fréquemment stériles. Il est dommage que les rédacteurs des revues Lewa Noga et Rewolucja essaient systématiquement de propager les idées moralement et politiquement les plus douteuses (directement influencées par Les questions du léninisme de Staline et par la tradition stalinienne) que l’on trouve dans l’héritage politique et théorique de la Nouvelle Gauche, héritage riche et important. Heureusement pour les Juifs et pour la gauche, il existe également des militants de gauche qui critiquent cet antisémitisme de gauche, comme en témoignent les auteurs et organisations cités dans notre article.
Cet article est une version raccourcie et légèrement retouchée d’un texte paru dans la revue juive polonaise Midrasz en juillet-août 2006 (dans le cadre d’une discussion sur les liens entre l’antisionisme de gauche et l’antisémitisme). Piotr Kendziorek est l’auteur de Antisémitisme et société bourgeoise : interprétations néo-marxistes (Varsovie 2005).
August Grabski travaille à l’Institut d’histoire juive de Varsovie et est co-auteur du livre : Le trotskysme : Doctrine et mouvement politique (Varsovie, 2003).
http://www.mondialisme.org/article.php3?id_article=724