Mercredi la Knesset a voté un amendement rendant obligatoire l’organisation d’un référendum pour tout retrait à venir de territoires occupés, que ce soit en Cisjordanie ou sur le Golan. Ce projet de loi, déjà passé en première lecture à la Knesset précédente, a été confirmé par le vote de 66 députés contre 22. Ce vote est actuellement inopérant tant qu’une loi ne définit pas les modalités d’organisation d’un référendum qui n’existe pas dans la législation israélienne. Barak a appelé à voter pour cet amendement, bien que s’y opposant, parce que ce vote a été présenté par le Meretz comme un vote de défiance à l’égard du gouvernement auquel il participe. Mais le parti travailliste ne l’a pas suivi et la moitié de ses députés ont voté contre, ainsi que beaucoup de députés de Kadima, parce qu’un tel amendement, s’il devait être appliqué, lierait les mains de tout gouvernement qui voudrait signer un accord de paix. En attendant, rien ne bouge sur la scène des négociations avec la Syrie. Il y a quelques jours Netanyahu, de retour de Paris, annonçait qu’Assad avait déclaré à Sarkozy que la Syrie ne mettait plus de conditions préalables à la reprise de ces négociations. Il ajoutait que, dans ce cas, la France pouvait mieux que la Turquie, compte tenu des positions de cette dernière suite à la guerre de Gaza, servir d’intermédiaire. Mais le lendemain les Syriens démentaient cette déclaration. Ces gesticulations font l’effet du « déjà vu », alors que parallèlement en Cisjordanie, le gouvernement rencontre une forte mobilisation des colons contre l’application de sa décision de geler la colonisation.
Sur la paix avec la Syrie, les dirigeants israéliens ne font que parler.
Par Elie Podeh, enseignant au département des études islamiques et
moyen-orientales de l’Université hébraïque de Jérusalem