Israël prêt à des concessions "douloureuses", selon Ehoud Olmert
En chute libre dans les sondages et confronté à un gouvernement palestinien qu'il considère hostile, le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a affirmé jeudi que l'Etat hébreu était disposé à faire des "concessions difficiles, douloureuses et de grande envergure" pour favoriser une reprise des pourparlers de paix.
Il a également jugé qu'un plan de paix saoudien, autrefois rejeté purement et simplement par Israël, pouvait constituer une "base convenable" pour poursuivre les contacts avec les Arabes modérés. Ce projet, présenté à l'origine en 2002, sera remis sur la table lors du sommet de la Ligue arabe les 28 et 29 mars à Riyad.
Ce plan propose l'établissement de relations diplomatiques entre l'Etat hébreu et les pays arabes en échange du retrait israélien total des territoires capturés pendant la guerre de 1967.
"L'initiative saoudienne est intéressante, et comporte de nombreuses sections que je serais prêt à accepter -même si bien sûr, pas toutes", a-t-il ajouté devant des volontaires de kibboutzim.
Israël avait encore durci son opposition lorsque la Ligue arabe a rajouté au plan Abdallah un additif soutenant le droit au retour des réfugiés.
Mais, les dernières réunions entre Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas n'ayant rien donné, Israël s'est mis à s'intéresser un peu de nouveau à ce plan arabe. Sa relance, prévue en Arabie la semaine prochaine, intervient alors que les gouvernements modérés de la région estiment que seuls des progrès sur la question israélo-palestinienne pourront calmer les tensions croissantes.
"Mon gouvernement ne laissera passer aucune occasion d'entamer le dialogue avec nos ennemis", a ajouté Olmert. "Il est prêt à faire des concessions difficiles, douloureuses et de grande envergure pour encourager ce dialogue".
Un plan régional sur le type du projet saoudien pourrait en effet fournir à Olmert une autre piste de travail maintenant qu'il a exclu le chemin bilatéral avec les Palestiniens et refuse d'avoir quoi que ce soit à voir avec le nouveau gouvernement Hamas-Fatah. Et que les discussions avec Abbas doivent, selon Olmert, se cantonner aux questions humanitaires.
Réagissant aux déclarations d'Olmert, le confident d'Abbas Saeb Erekat a jugé que "l'initiative saoudienne est la plus importante et stratégique suscitée par le monde arabe depuis 1948. J'espère que les Israéliens accepteront ces invitations et seront notre partenaire dans la paix". Il a exhorté Olmert à s'associer au président palestinien pour "lancer un authentique processus de paix".
Des avancées sur le front de la paix apporteraient également un répit bienvenu à un Olmert en dégringolade sur le front intérieur, montré du doigt pour sa gestion désastreuse de la guerre du Liban l'été dernier et alors que les affaires de corruption minent son entourage politique. AP